VTC et Loti: une centaine de chauffeurs en colère place de la Nation
Une centaine de chauffeurs travaillant pour les plateformes VTC et les Loti (transport collectif) étaient rassemblés mardi matin place de la Nation à Paris, nouvelle journée de mobilisation contre les assurances données aux taxis par le gouvernement.
Sous une pluie légère mais obstinée, une centaine de voitures, des berlines noires pour la plupart, étaient garées en triple file sur la grande place de l'Est parisien, sans toutefois bloquer la circulation, a constaté une journaliste de l'AFP.
Nombre de manifestants avaient placé sur les pare-brises des affichettes "On est bien mal loti", "Valls m'a tué" ou "Valls=G7", la compagnie de taxis francilienne.
"C'est notre cinquième journée de mobilisation", a relevé auprès de l'AFP Joseph François, président de l'association Alternative mobilité transport (AMT), en pointe dans les manifestations depuis la semaine dernière.
Le député socialiste de Côte d'Or, Laurent Grandguillaume, nommé médiateur par le gouvernement, mène des consultations avec les différents acteurs du transport individuel, mais M. François a estimé que "le gouvernement n'a(vait) pas compris qu'il fallait prononcer un arrêt des mesures, le temps que M. Grandguillaume mène ses travaux à terme".
"On négocie en même temps qu'on nous place sur la guillotine", a-t-il dénoncé.
La mobilisation concerne surtout les chauffeurs de transport à la demande qui exercent avec une licence de transport collectif (Loti), à qui les taxis reprochent d'effectuer des courses individuelles au mépris de la loi.
Après un mouvement de colère des chauffeurs de taxis fin janvier, le gouvernement a annoncé des "contrôles incessants" pour traquer les chauffeurs de VTC "fraudeurs" et donné jusqu'à fin février à une vingtaine de plateformes de réservation de VTC (Uber, Chauffeur-Privé, SnapCar, etc.) pour se mettre en conformité.
"On essaie de se faire entendre de toutes les manières. On veut juste qu'ils nous laissent travailler, qu'ils ne ferment pas les applis pour les Loti, comme prévu, le 28 février. On n'est rien sans ça, c'est 80% de notre chiffre d'affaires", a plaidé Carlos Da Silva, 21 ans, salarié d'une société Loti depuis décembre.
"On se bat pour sauver nos emplois. Hollande, il veut baisser le chômage et son copain Valls il veut mettre 10.000 mecs au pôle emploi?", s'est-il écrié, tout en ne cachant pas son pessimisme.
"On commence à voir que c'est limite une cause perdue, mais au moins, si au 28 on est foutu, on se sera battu jusqu'au bout. Une grosse partie des chauffeurs sont des jeunes des cités, il y a quelques années ils brûlaient des voitures. Là, ils ont un projet", a-t-il argumenté.