Brésil: l'entreprise Samarco totalement responsable du drame de Mariana
L'entreprise minière brésilienne Samarco a une "responsabilité totale" dans la catastrophe jeudi de Mariana (sud-est) qui a fait 6 morts et 21 disparus selon un dernier bilan, a affirmé mardi un procureur brésilien.
Deux barrages de cette compagnie appartenant à parts égales aux géants miniers brésilien Vale et australien BHP Billiton s'étaient rompus jeudi, libérant une gigantesque coulée de boue qui a enseveli le petit village de Bento Rodrigues, dans l'Etat de Minas Gérais.
"Aucun barrage ne cède par hasard. La responsabilité de l'entreprise et pour le moment totale", a déclaré à TV Globo le procureur de l'Etat de Minas Gérais spécialisé dans les dossiers d'environnement, Carlos Eduardo Ferreira Pinto.
"Il y a eu une négligence de l'entreprise est c'est ce sur quoi nous sommes en train d'enquêter", a-t-il ajouté.
Depuis l'accident, une coulée de boue de déchets miniers de 60 millions de mètres cubes a parcouru 400 kilomètres à travers la rivière Rio Doce. Elle devait atteindre mardi l'Etat d'Espirito Santo (sud-est).
Les déchets de Samarco ont inondé plusieurs villages et contaminé le bassin du Rio Doce. La coulée de boue dégage une forte odeur chimique selon les habitants des zones affectées, qui publient sur les réseaux sociaux des photos de plantations dévastées, de cadavres et poissons, tortues et autres animaux morts englués.
Le gouvernement de l'Etat de Minas Gérais a suspendu lundi jusqu'à nouvel ordre toutes les activités minières de Samarco dans la région.
La justice d'Espirito Santo a contraint mardi Samarco et les autorités locales à "collecter et conserver les preuve nécessaires pendant et après le passage de la coulée de boue", en vue des futures indemnisations qui seront exigées à Samarco pour les "dégâts environnementaux et préjudices moraux collectifs provoqués par la rupture de ses barrages".
Samarco doit notamment fournir à ses frais dès mardi, sous peine d'une amende journalière de 13.000 dollars, un hélicoptère pour survoler les zones affectées dans l'Etat d'Espirito Santo.
Des analystes de Deutsche Bank ont estimé que Samarco pourrait rester fermée pendant des années et que le coût de nettoyage des zones polluées pourrait se monter à plus d'un milliard de dollars.
Le président de BHP Billiton, Andrew Mackenzie doit se rendre "cette semaine" sur les lieux de la catastrophe où ne sont jusqu'à présent déplacés ni le président du groupe Vale ni la présidente brésilienne Dilma Rousseff.
Les pompiers ont indiqué mardi soir avoir trouvé un nouveau cadavre encore non identifié, tandis qu'un homme de 54 ans qui était porté disparu s'est manifesté auprès des autorités pour signaler qu'il était bien vivant et hébergé chez des parents.
Cela porte le dernier bilan officiel à 6 morts et 21 disparus, selon un communiqué des pompiers publié dans la soirée.