Décès à 88 ans d'Alcides Ghiggia, buteur uruguayen du "Maracanazo"
Alcides Ghiggia, l'Uruguayen qui a privé le Brésil d'un titre de champion du monde en 1950 en marquant un but décisif au stade Maracana (2-1), est décédé jeudi à l'âge de 88 ans.
"Seules trois personnes ont réussi à faire taire le Maracana, Frank Sinatra, le pape et moi", avait assuré Ghiggia à la télévision Globo dans les années soixante.
Alors que le Brésil et l'Uruguay étaient à égalité 1-1, le 16 juillet 1950 au Maracana de Rio de Janeiro, l'Uruguayen avait en effet plongé les quelque 200.000 spectateurs présents dans la stupeur en permettant à la 'Celeste' de mener au score, à 11 minutes de la fin du temps réglementaire.
Cette défaite, appelée "Maracanazo" au Brésil, y est vécue comme une tragédie nationale. Mais le but, que Ghiggia a inscrit à l'âge de 23 ans, en a fait un héros national en Uruguay et a changé sa vie.
Né le 22 décembre 1926, il a débuté sa carrière à Penarol, l'une des deux plus importantes équipes d'Uruguay, avec laquelle il remporte le championnat national en 1949 et 1951.
Mais grâce à la renommée acquise après le "Maracanazo", le champion du monde 1950 devint l'un des rares Sud-Américains à traverser l'Atlantique pour aller tenter sa chance en Europe, plus précisément en Italie avec l'AS Rome.
Il s'engagea ensuite avec l'AC Milan, avec lequel il fut sacré champion d'Europe lors de la saison 1962-1963. Ces performances remarquées lui valurent d'obtenir la nationalité italienne, puis d'intégrer la 'Squadra azzura', la sélection nationale. "Un honneur que de jouer pour une sélection qui n'était pas la mienne", expliqua-t-il en 2010 lors d'une interview à l'AFP.
L'ailier droit retourna jouer en Uruguay à l'âge de 37 ans, avec le Danubio, avant de prendre sa retraite à l'âge de 42 ans.
De son but contre le Brésil, il avait confié dans une interview à l'AFP en avril 2014 qu'il s'agissait d'"un souvenir magnifique parce que c'était faire quelque chose pour son pays. Mais je n'en ai pris pleinement conscience que quelques années plus tard, lorsqu'on m'a demandé d'écrire un livre sur le sujet!"
L'ancien ailier de la Roma est décédé d'une crise cardiaque, a confirmé à l'AFP son épouse Beatriz. Il était le dernier survivant des deux sélections qui se sont affrontées en 1950.