Bad buzz
![](https://www.vanityfair.fr/uploads/images/thumbs/201906/bd/vf_main_siempre_bruja_7388.jpeg_north_320x_white.jpg)
« Une jeune sorcière du XVIIe siècle voyageant dans le futur pour sauver l’élu de son cœur se retrouve confrontée à la modernité et à un puissant ennemi » : tel est le synopsis de L’éternelle sorcière, nouvelle production Netflix. La bande-annonce, dévoilée il y a trois semaines par la plateforme de streaming en ligne, avait attisé la curiosité des abonnés.
En ligne depuis le 1er février – soit le premier jour du « Black History Month »–, la série créée par Ana María Parra, fait pourtant déjà polémique. Sur Twitter, les internautes ont été nombreux à s’indigner du synopsis, et plus particulièrement de l’histoire d’amour entre le personnage principal et… son ancien maître-esclave blanc. Un détail qui avait complètement été écarté du trailer.
Les producteurs de Netflix, ils ont réellement pensé que la première chose qu'aurait faite une esclave noire colombienne envoyée en 2019, ce serait de vouloir retourner dans le passé où elle a été brûlée vive pour sorcellerie afin de sauver son maître dont elle est amoureuse. pic.twitter.com/0fNN1tFSw9
— Roi. Reine. Berceau de l'humanité. (@angela44lvgd) 5 février 2019
???? Siempre Bruja
— Floating Hedgehog #SupportNickConrad (@samael972) 4 février 2019
|
|
|
— — — — — — — — — — — —
???? Utiliser ses pouvoirs pour faire |
disparaître les blancs esclavagistes |
et sauver son peuple |
— — — — — — — — — — — —
|
|
|
???? Aller dans le futur pour sauver son maître le colon.
Siempre Bruja, la série partait bien: une sorcière afro-colombienne, 1er rôle, actrice dark skindébarque dans le futur. Pour sauver l’amour de sa vie...SON MAÎTRE BLANC.
— Douce Dibondo (@douce_dib) 4 février 2019
En 2019, on ne cesse toujours pas la romantisation de la dynamique maître-esclave? Dominé.e.s-dominant.e.s?
En plus de glamouriser une ancienne esclave, la série pose également un autre problème. En lieu et place de se battre pour abolir l’esclavage, l’héroïne ne va penser qu’à une chose : sauver l’homme qui l’a par le passé exploitée. Comme le rappelle très justement Télérama : « En Colombie, les afros-descendants représentent 11% de la population totale et sont encore victimes d’un racisme assumé, en particulier à Carthagène [là où se déroule la série, ndlr]. » Le show Netflix ne permet ici pas de faire un pas en avant vers le progrès et une société égalitaire, mais replonge le spectateur dans une époque sombre dont les effets secondaires se ressentent encore à l’heure actuelle.