Une commission du Parlement européen recommande la levée de l'immunité de Marine Le Pen
La commission des affaires juridiques du Parlement européen s’est prononcée pour la levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen à la demande du parquet de Nanterre. Ce vote ne sera définitif qu'en cas de confirmation, par un vote du Parlement européen en séance plénière, le 2 mars.
En 2015, la présidente du Front national (FN) avait diffusé des images de violences de Daesh, dont des images de la décapitation de l'otage américain James Foley, exécuté par l'organisation terroriste en août 2014.
Si le vote de la commission était confirmé par le Parlement, Marine Le Pen risquerait alors jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. La levée de son immunité ne serait cependant que partielle et ne s'appliquerait qu'aux tweets de 2015. La candidate à l'élection présidentielle française continuerait à en bénéficier dans le cadre des enquêtes en cours sur les emplois présumés fictifs d'attachés parlementaires d'élus FN à Strasbourg.
Le Front National dénonce une «manœuvre»
Joint par RT France, Edouard Ferrand a dénoncé une décision «infondée sur le plan juridique». Le député européen du FN rappelle le contexte de la polémique : en 2015, «Marine Le Pen avait répondu à des accusations très graves qui comparaient le Front national à Daesh», souligne-t-il, avant d'ajouter : «Elle a donc fait un tweet pour montrer que Daesh était un groupe de criminels et que le Front national était un parti légal qui fait partie de la démocratie française.»
Ludovic de Danne, conseiller aux Affaires européennes de Marine Le Pen estime pour sa part qu'il s'agit d'une «façon pitoyable des mondialistes de l'Union européenne de viser» la candidate à la présidentielle. «Comme les autres attaques, c'est la même manœuvre que contre le Brexit et Donald Trump», a-t-il ajouté, avant de conclure : «Les gens ne sont plus aveugles.»
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La candidate frontiste fait par ailleurs l'objet d'une information judiciaire concernant deux de ses assistants, Thierry Légier et Catherine Griset, suspectés de bénéficier d'emplois fictifs par l'Office européen de lutte antifraude (Olaf). La candidate a refusé de se rendre à une convocation des enquêteurs le 22 février 2017, faisant valoir cette immunité d'une part et appelant à une «trêve» pendant le processus électoral.