Cambadélis: "La gauche a toutes ses chances"
Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Parti socialiste, a espéré mercredi que la primaire du PS et de ses alliés permette de "déverrouiller" la présidentielle, jugeant que dans "le flou" politique actuel, la gauche a "toutes ses chances".
Invité de l'émission "Questions d'info" LCP/Le Monde/AFP/France Info, M. Cambadélis a salué "un pays qui s'améliore sur le plan économique, même s'il est dans le flou sur le plan politique".
"Et dans ce flou, la gauche a toutes ses chances", a-t-il estimé.
"Pour moi la primaire va déverrouiller la présidentielle. Je n'ai jamais vu une élection présidentielle qui soit à ce point bloquée du point de vue politique.(...) Toutes les formations politiques, tous les candidats à l?élection présidentielle sont aujourd'hui bloqués dans leur couloir", a-t-il analysé.
"Aujourd'hui, nous sommes dans une situation où (...) M. Fillon est prisonnier de l'électorat de droite qui l'a mis très à droite; Marine Le Pen est prisonnière de l'extrême droite; M. Macron est prisonnier de sa ligne politique à savoir qu'il ne veut ni de la gauche ni de la droite. Et on voit que M. Mélenchon est prisonnier de son offensive anti PS avec lequel il ne veut pas s'allier", a développé le député du XIXe.
Le Premier secrétaire a par ailleurs estimé que la qualification au second tour de la présidentielle pourrait se jouer autour des "20-25%" de voix.
Espérant dépasser les "1 ou 1,5 million" de votants à la primaire, M. Cambadélis a cependant refusé de se prononcer en faveur d'un candidat.
"Le Premier secrétaire du Parti socialiste est institutionnellement dans une situation où il ne peut pas soutenir", a justifié celui qui avait défendu l'idée d'une candidature de François Hollande, avant que le Président n'annonce son renoncement.
Présentant ses voeux pour 2017, rue de Solférino, M. Cambadélis s'est efforcé de convaincre de la pérennité du PS, dont certains observateurs jugent l'explosion inévitable.
"A tous ceux qui spéculent sur le Parti socialiste, son histoire, je voudrais leur dire que la primaire réussie va clore le débat sur ses scissions, ses divisions. Pourquoi ? Parce que le candidat ou la candidate qui va sortir de la primaire aura l'onction non pas d'un congrès, mais d'un peuple de gauche".
"Quel que soit le résultat des élections présidentielle et législatives, le Parti socialiste sera là et bien là. Il continuera sa stratégie de rassemblement au-delà de ce qu'il est lui-même".
Le député de Paris a égrené les chiffres démontrant la "force" du PS, malgré ses revers électoraux: le parti compte selon lui 113.635 adhérents, 272 députés, 11 députés européens, 110 sénateurs, préside 5 régions et 28 départements, dirige 200 villes de plus de 10.000 habitants.
Le PS, dont les finances sont "saines", sera aussi en mesure de prêter 12 millions d'euros à son candidat, sans emprunt, a-t-il assuré.
Interrogé sur un éventuel retrait du candidat du PS face à M. Macron, il a invité à renverser la perspective. "Que fera Emmanuel Macron si le PS est devant ? (...) Est-ce qu'il se retirera ? Est-ce que les candidats aux élections législatives feront pression sur lui pour qu'il y ait convergence ? Je le souhaite".