Relégué, le Clermont Foot a toute une équipe à rebâtir pour espérer rebondir en Ligue 2 : on fait le point

Le Clermont Foot a terminé sa saison sur une humiliation, ce dimanche, à Lorient (5-0). Il va lui falloir reconstruire une équipe pour exister, déjà, lors des joutes plus obscures de la Ligue 2.

Arrivé en fin de son douloureux périple en Ligue 1 ponctué par une déroute à Lorient (5-0) ce dimanche, le Clermont Foot est à peu près dans le même état que la voiture de Bourvil dans Le Corniaud. En miettes, en vrac, hors course. Un éparpillement qui s’est poursuivi après le match, tous ne rentrant pas par l’avion affrété spécialement pour ramener joueurs, staff, partenaires. Sans oublier les cinq pions pris dans la musette et à caler dans la soute.

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Cette vilaine gifle est venue en réalité clore un chapitre sur lequel Clermont n’a jamais vraiment eu la maîtrise. Toujours à fond de cale, sans solutions offensives à l’image de ce pauvre Virginius qui n’aura pas marqué lors de sa pige et encore maladroit dans le dernier geste au Moustoir.

À l’inverse, il aura suffi d’un bâtonnet dans les rouages avec cette mauvaise relance de Diaw pour que l’édifice ne s’effondre comme un château de cartes après le premier but des Merlus. Des Lorientais qui, malgré le plus large succès de leur histoire, ont finalement échoué dans leur remontada au goal-average dans leur incroyable duel à distance face à Metz.

Sept joueurs en fin de contrat

Si ces deux équipes terminent à égalité de points (29) et avec le même goal-average (- 23), l’infime différence s’est faite lors de leur double confrontation directe. En effet, si Lorient l’a emporté en Lorraine (1-2), Metz lui fait la nique et s’en sort grâce aux trois buts inscrits dans le Morbihan ! À quoi tient une saison…

À la différence des Lorientais KO debout, les Clermontois n’auront pas ce goût de cendres dans la bouche tant ils sont passés à côté de leur sujet au fil d’une saison galère. Le désastre de dimanche ne fut que l’acmé en phase totale de démobilisation générale.

Maintenant, il va falloir rebâtir un collectif et un mental abîmés au fil de dix mois de compétition traversés la tête dans le sac. Beaucoup vont partir. Et c’est tant mieux pour le club qui compte sept joueurs en fin de contrat (Kyei, Bela, Gonalons, Ogier, Zeffane, Allevinah, Borne). Une chance plus qu’un handicap, selon Pascal Gastien.

Certains seront forcément invités à rester, comme Allevinah. Mais le joueur, même très attaché à ce club qui lui a ouvert les portes du professionnalisme sur le tard, peut sans doute espérer rester en L1.

D’autres ont une valeur marchande et/ou ne voudront pas rester. Le club cherchera à vendre au mieux Diaw, Pelmard, Caufriez et plus encore Cham. Les prêts (Jacquet, Matsima, Nicholson, Virginius) vont rentrer dans leur club respectif. Gastien et Magnin peuvent être des leaders pour une relance. Mais le premier devra purger cette saison, et plus encore sa fin, où il est apparu fantomatique. Quid d’Ogier qui rêve toujours d’une expérience à l’étranger pour finir en beauté ?

Les cas Borges et Rashani seront scrutés de près

Deux cas seront particulièrement scrutés et diront aussi des ambitions à venir : ceux de Borges et Rashani. Le second se plaît à Clermont. Le duo est très lié hors terrain. Cela ne fait évidemment pas tout… À Lorient, après le match, le Brésilien n’a pas paru fermé à poursuivre l’aventure en Auvergne. « Et puis, je suis sous contrat », nous a-t-il dit. L’arrivée de Bichard l’a relancé ces derniers mois. Leur association serait forcément un atout sur le flanc gauche en L2. À suivre…

Il y a aussi le cas Andric, malmené mais toujours présent. Lui aussi est sous contrat. Il ne partira pas n’importe où. Avec ou sans lui, Clermont devra reconstituer une épine dorsale, notamment sur le plan offensif, même si les jeunes Fakili et Bouchenna vont de plus en plus mettre le nez à la fenêtre.

Le président va devoir aussi vite donner des gages et prouver qu’il y a toujours « un Schaefer au volant » du CF63 dans cette période singulière. Cela passera par une assise à conserver (Boutobba a été bon en Ligue 2 à Niort) mais aussi et surtout par un recrutement judicieux estampillé L2, un championnat compliqué. L’ère Bichard est lancée. Les quatre à cinq semaines qui viennent donneront le ton de ce chapitre à l’allure de tournant.

Valéry Lefort

On en sait plus sur le futur format de la Ligue 2 2024-25 à 18 clubs qui débutera le 16 août prochain. Outre Clermont et Lorient, relégués de L1, elle comprendra les équipes suivantes : Caen, Laval, Amiens, Guingamp, Pau, Annecy, Grenoble, Bordeaux, Bastia, Ajaccio, Dunkerque. Deux promus rejoignent cette poule en provenance du National : le Red Star et Martigues. Reste une place. Metz va essayer de l’éviter mais devra écarter en barrages Saint-Etienne, Rodez ou le Paris FC. Toutefois, des rumeurs font état d’un déficit abyssal à Bordeaux qui pourrait se voir signifier une relégation administrative ou un dépôt de bilan si elles se confirmaient...