Une nouvelle vie pour le quartier des pistes à partir de 2028 à Clermont-Ferrand
Le futur quartier des pistes, pôle majeur du Parc Cataroux, a été dévoilés ce jeudi. Cité du mouvement, nouvel écrin pour l’Aventure Michelin, réhabilitation des pistes, halle de divertissement et salle de spectacle en sont les grandes composantes. Ainsi que des logements, un hôtel et des aménagements paysagers. 130 millions d’euros seront investis. Ouverture annoncée début 2028.
La mutation du quartier des pistes, telle qu’elle a été présentée, ce jeudi 18 avril, à Clermont-Ferrand, sera le projet urbanistique de la décennie pour la ville, sinon pour le siècle. Une chose est certaine, la transformation des dix hectares de friche de Cataroux, autour des fameux toboggans qui en sont un des emblèmes, marquera la ville pour longtemps.
Au total, pour ce programme d’envergure inédite que Michelin mûrit depuis octobre 2021, au nom de sa « démarche citoyenne » et de son « engagement au service des personnes », formules chères au président du groupe Florent Menegaux, près de 130 millions d’euros devraient être investis pour livrer, à l’aube de l’année 2028, un quartier multifonction moderne et convivial, réinventé, en lieu et place d’un site au passé industriel révolu.
Les composantes du quartier. Quatre grands lieux de vie conçus comme interdépendants composeront cet ensemble résolument tourné vers l’avenir : le nouvel écrin de l’Aventure Michelin (29 millions) ; la Cité du mouvement, portée par l’ASM et le CHU (28 millions) ; le projet dit des 2 Amis (20 millions), complexe de divertissement axé sur le culinaire et le spectacle (avec une nouvelle salle de 1.600 places assises) ; un ensemble immobilier mené par Vinci avec près de 130 appartements, dont 40 logements sociaux et 60 logements intermédiaires ainsi qu’un hôtel 3 étoiles de 90 clés (27 millions).
Pour atteindre les 130 millions évoqués, il faut ajouter un projet d’insertion d’agroécologie porté par l’association Les Pistes vertes, qui inclut l’entretien de tout le Parc Cataroux (1,3 million, 40 emplois d’insertion créés), et surtout les investissements liés aux aménagements du quartier (les espaces communs restant propriété de Michelin) et à la réhabilitation des pistes.
Qui finance quoi ? Michelin finance à lui seul la quasi-totalité de l’Aventure Michelin (3 millions apportés par la Région). Pour le reste du programme, 20 % des financements proviennent de Michelin, 20 % de subventions publiques (État, Région Métropole) et 60 % de partenaires privés.
Comment ce programme a-t-il été conçu ? Il a fallu des mois de réflexion et d’études impliquant de multiples intervenants pour arrêter ces contours, ce travail représentant déjà, à lui seul, plus de 10 millions d’euros pris en charge par Michelin. Une œuvre de longue haleine dont le directeur du programme Quartier des pistes, Jean-Paul Chiocchetti, rappelle les enjeux initiaux : « Proposer un programme d’intérêt général dans le domaine de la santé, de la culture et du tourisme, avec une attention particulière à l’inclusion, c’était ma feuille de route au départ. Nous l’avons coconstruit avec des partenaires publics et privés en suivant deux grands objectifs : protéger le patrimoine en effectuant le moins possible de destructions de bâtiments et créer un lieu où chacun trouve plaisir à se retrouver pour découvrir, partager et se divertir. »
Trois conditions pour aller plus loin. Il reste encore trois conditions à remplir d’ici la fin de l’année pour que le projet soit définitivement validé : passer les formalités administratives, dont les permis d’aménager et l’étude d’impact (avec enquête publique), contractualiser les projets avec les investisseurs, et créer les conditions d’un équilibre financier en marche courante.
Le renouveau des pistes« Une association syndicale libre (sorte de syndic) sera créée pour assurer la collecte des charges, l’entretien du quartier et le gardiennage », précise Jean-Paul Chiocchetti. Trois conditions, donc, mais au vu de l’avancée du dossier, on voit mal l’une d’elles ne pas être remplie et faire tout capoter.
Les pistes réhabilitées. Les fameuses pistes du quartier, vestiges silencieux d’une riche histoire industrielle, vont donc vivre une nouvelle vie. Le principe de leur réhabilitation est acté. Les services de Michelin, de la Drac et de la Métropole y travaillent. Plusieurs scénarios restent à l’étude. Sur une partie des pistes, une expérience de visite immersive, en complément de l’Aventure, tient la corde. Mais il reste d’autres usages à définir, ce qui devrait être achevé dans quelques semaines.À l'intérieur des pistes. Photo Thierry Nicolas
Patienter jusqu’à 2028. Il faudra donc patienter encore pour tout savoir de ce futur quartier et attendre 2028 pour son ouverture. Mais on le découvrira peu à peu d’ici là. À partir du deuxième semestre 2025, promettent les acteurs engagés, quatre à six événements seront proposés pour présenter les avancées des différents projets.
Un quartier végétalisé, sobre en énergie et « dromadaire »
Le futur quartier des pistes sera rebâti sur une friche dont l’essentiel des bâtiments sera préservé et réhabilité. Mais il se voudra adapté à son siècle et durable, conformément à la feuille de route établie par Michelin.
C’est le consultant Franck Boutet, spécialiste de l’environnement, qui a encadré les réflexions en amont, pour « inclure ce quartier dans l’évolution climatique de Clermont-Ferrand », selon l’expression de Jean-Paul Chiocchetti, directeur du projet.
Panneaux solairesL’ensemble sera adapté au climat attendu dans les décennies à venir en Auvergne, avec notamment presque un tiers de sa surface, soit trois hectares, avec des végétaux d’Auvergne résistants, qui en feront un quartier « fraîcheur », mais aussi « dromadaire » (sic), car la totalité des eaux de pluie sera récupérée pour assurer en autonomie l’entretien de tout le parc.Sur les dix hectares du quartier des pistes, trois seront végétalisés. Photo Thierry Nicolas
Le quartier des pistes sera aussi sobre en énergie, raccordé au réseau de chaleur urbain et équipé, partout où ce sera possible, de panneaux solaires qui produiront davantage d’électricité qu’il n’en consommera et pourront donc alimenter d’autres structures.
Patrice CampoVidéo : Grégory Gomez