Guéret : un job dating pour des jeunes de l’Albatros
Une douzaine de candidats en recherche d’emploi originaires de l’Albatros, quartier prioritaire de la ville de Guéret, sont partis jeudi 28 mars à la rencontre de dirigeants d’entreprises creusoises, dans le cadre de l’opération « Patrons dans ma ville ».
Chefs d’entreprise et jeunes demandeurs d’emploi originaires du seul quartier prioritaire de Guéret (et donc de la Creuse), se sont rencontrés jeudi dernier à la Quincaillerie numérique, à l’occasion d’un job dating innovant. Une douzaine de jeunes bénéficiaires du RSA ou de minima sociaux ont pu échanger directement avec des patrons locaux.
Donner confiance aux demandeurs d’emploiDebout dans un coin de la salle, Siegrid Henry, directrice des opérations pour « Les entreprises s’engagent » semble satisfaite de cette première expérience en ruralité, elle qui est plutôt habituée aux grandes villes. « Aujourd’hui, il y a plein de dirigeants d’entreprise qui cherchent à recruter mais qui n’y arrivent pas, constate-t-elle. En parallèle, il y a aussi des demandeurs d’emploi, jeunes ou moins jeunes, qui ont du mal à entrer en contact avec les entreprises ».
Dans le cadre de « Patrons dans ma ville » Siegrid Henry met en place avec ses partenaires locaux, une approche plus informelle du job dating, loin des cérémonieux entretiens d’embauche classiques. « Beaucoup de patrons aujourd’hui ne recherchent pas un diplôme, mais veulent des compétences et un savoir-être, analyse-t-elle. Cette approche rassure et donne confiance aux demandeurs d’emploi ».
Abdou Mohammed, 21 ans, est venu à la Quincaillerie numérique pour se donner quelques idées pour son avenir. Son contrat en service civique à France Travail se termine bientôt, et il veut étudier toutes les pistes d’emploi avant de prendre une décision. « C’est mieux ici que de faire des recherches sur internet, où on dépose des CV et par la suite on n’a pas de réponse, constate ce jeune de l’Albatros qui a étudié le management. Alors que là on a un contact direct avec les patrons. On peut échanger et essayer de planifier des périodes d’immersion. »
Même son de cloche du côté de Rodolphe Rousseau, 29 ans, qui a longtemps travaillé dans le bâtiment. « Je préfère rencontrer les employeurs avec ce format, confie ce Guérétois de 29 ans qui recherche un travail dans le secrétariat ou la comptabilité. Quand on postule sur internet, on a beaucoup de refus parce qu’on n’a pas assez d’expérience. Mais si personne ne nous accorde de l’expérience, on n’aura jamais de travail, c’est un cercle vicieux ».
La priorité des priorités : le savoi- êtreAprès deux entretiens, Rodolphe attend patiemment son tour afin de pouvoir rencontrer le patron du concessionnaire Renault à Guéret, Sébastien Mignot. Il est un peu décontenancé lorsqu’il apprend que le groupe automobile ne recherche pas dans son secteur d’activité. Cependant son profil plaît au recruteur qui finira par lui proposer une période d’immersion dans son entreprise.
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« La journée a été positive. J’ai rencontré des personnes intéressantes aux profils différents, se réjouit Sébastien Mignot. Je n’aime pas juger sur les CV. Cela ne sert à rien les diplômes ! La priorité des priorités, c’est le savoir-être. » Quand on lui demande si une deuxième édition serait utile en Creuse, Sébastien Mignot répond enthousiaste : « il faut dupliquer l’opération. Cela nous fait gagner du temps car on voit plusieurs candidats dans l’après-midi, qui n’auraient peut-être pas naturellement postulé sur nos offres »