Nager en eau profonde au centre aqualudique de la Loue, près de Montluçon (Allier)
Au sens propre comme au figuré, je me suis mouillé… pour vous faire découvrir une activité rare. La nage en eau profonde, une activité proposée toute l’année au centre aqualudique de la Loue à Saint-Victor (Allier).
« Seulement une dizaine de centres aqualudiques comme le nôtre doivent être équipés de tels bassins de nage en eau profonde », s’avance l’une des salariées de la piscine.
Pour ceux qui se sont déjà rendus au centre aqualudique. À l’entrée, le bâtiment montre ses rondeurs. Il s’agit en fait de ces deux fameux bassins. Circulaires, ils ont l’allure d’énormes puits, l’un de six mètres, l’autre de vingt mètres de profondeur avec des diamètres d’au moins cinq mètres.
L'immense profondeur se distinguePassage aux vestiaires, j’enfile mon maillot, passe sous le jet d’eau afin d’avoir le corps mouillé et être prêt à plonger dans l’eau comme dans l’inconnu. Dedans, sous mes pieds, il n’y a pas directement six ou vingt mètres de profondeur. À la surface, d’un même bout de leur circonférence, l’eau des deux bassins se rejoint pour créer comme ce que l’on pourrait appeler une terrasse ou le haut de falaises, face à l’immense profondeur qui se distingue. À cet endroit, j’ai pied. C’est rassurant.
Ce vendredi après-midi, le centre aqualudique a organisé une séance découverte. Nous sommes sept. Quatre adolescents, Christelle et Michel, une mère avec son fils, âgé entre 5 et 10 ans, et moi testons tous pour la première fois cette activité. Pour nous encadrer, ils sont deux. Baptiste et Laura, les deux maîtres nageurs diplômés, ont reçu une formation supplémentaire spécifique à la nage en eau profonde. On nous prête un masque pour pouvoir mettre la tête sous l’eau avec un peu plus d’aisance.
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L’impression du vide sous nos corpsPremier tour de piste. On se lance et nage au-dessus du vide, car c’est bien « la même impression que de tomber pour de vrai dans le vide », confirme Luckas, 15 ans. En passant au-dessus du bassin à six mètres, le fond ne paraît pas si loin que ça. Sur celui à vingt mètres, le sentiment est différent et on se rend compte de ce que représente ce chiffre.Nous n’irons pas dans ce bassin. Il faut être clairement averti, préparé aussi bien physiquement que mentalement. Le bassin à six mètres nous suffira. Baptiste, le maître nageur, attrape un cerceau, relié à une fine corde. Il plonge le cerceau dans l’eau à environ un mètre cinquante, deux mètres de profondeur. De son côté, Laura, la seconde maître nageuse, nous donne les dernières recommandations. Et elle joint le geste à la parole en montrant l’exemple.
Prendre un point de repère et s'efforcer d'y arriverUne fois qu’elle est remontée à la surface, je prends quelques secondes et me lance à mon tour. Avec le masque, je peux me permettre d’ouvrir les yeux, je prends alors le cerceau comme point de repère et le traverse sans problème avant de remonter en faisant des gestes approximatifs. D’autres y vont. Les maîtres nageurs ne perdent pas de vue ceux qui, chacun leur tour, effectuent la manœuvre.
Ça reste une activité à risque. Nous devons constamment avoir à l'œil la personne sous l’eau.
Au deuxième essai, un peu plus bas cette fois, je prends quelques renseignements auprès de Laura afin de maîtriser au mieux l’immersion. « Il faut prendre une position de canard quand on va sous l’eau avec le postérieur relevé et on pique droit vers le bas », m’explique-t-elle. Je suis toutes ces recommandations.Quand je suis arrivé à la profondeur indiquée, soit le bas d’une des deux grandes fenêtres qui permettent aux personnes à l’accueil du centre ou à l’extérieur de nous voir, je lâche un peu d’air et me laisse remonter sans faire de gestes. C’est tout aussi rapide.
Une activité physique pour le corps comme l'espritJe recommence deux ou trois plongeons en prenant le temps de reprendre mon souffle à chaque fois. Au dernier, j'arrive jusqu'à environ quatre mètres de profondeur. Je n'irai pas plus bas. Mes oreilles se bouchent, je pince donc mon nez et souffle, comme on me l’a conseillé. Ça se débouche. La pression force aussi sur mon visage et mon corps, et même si c’est un peu désagréable, je trouve ça apaisant. Trois quarts d’heure viennent de s’écouler, c’est déjà la fin de l’activité.
Je me sens comme assommé par cette expérience unique.
Et en même temps, c’est l’apaisement et le plaisir qui prennent le dessus. Mon corps a été porté par une eau à une température idéale. Je rentre chez moi fatigué, mais je suis déjà prêt à y retourner et à me dépasser.Cela demande de l’entraînement bien évidemment. Des clubs de plongée utilisant ces bassins existent justement pour ceux qui voudraient prolonger les sensations ressenties.
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Brian Le Goff