Bébé secoué en Corrèze : l'accusé acquitté en appel par la cour d'assises de la Haute-Vienne
Le procès qui s'est tenu sur deux jours, s'est conclu lundi soir par l'acquittement de l'accusé. Comme en première instance.
Vendredi 11 juin et lundi 14 juin, la cour d'assises de la Haute-Vienne a jugé en appel Anthony Flamant, pour des faits de « violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente sur mineur de moins de 15 ans ». Les faits ce sont déroulés à Brive le 19 novembre 2014.
Et comme en première instance, où il était jugé à Tulle en mai 2019, l'accusé a été acquitté par la cour.
Les faits. Le jeune homme, alors âgé de 18 ans, avait la garde du bébé de sa petite amie, ainsi que six frères et sœurs de cette dernière, dont deux bébés de onze mois, un petit de 3 ans, un autre de 5, encore un de 7 et le plus grand de 9 ans.
Alors en parfaite santé générale, la petite fille était le soir polyhandicapée. Son pronostic vital a même été engagé. Anthony Flamant a toujours nié avoir eu un geste de secouement envers l'enfant qui selon lui, a fait une fausse route en buvant son biberon, avant de s'évanouir et de faire un arrêt cardiaque. Il assure depuis le début avoir pratiqué sur elle uniquement des gestes de premiers secours pour l'amener à respirer de nouveau, ce qu'il est parvenu à faire, avant que l'enfant ne convulse.
Mais les médecins légistes qui ont examiné l'enfant (ou son dossier médical et les constatations médicales) sont catégoriques : l'enfant a été secoué. Les lésions sont gravissimes et caractéristiques du secouement. Et les gestes que dit avoir pratiqué Anthony n'auraient pu infliger de tels dommages au cerveau.
Verdict. Et pourtant, malgré cette incompatibilité manifeste entre cette version tenue depuis maintenant six ans et demi par l'accusé, décrit par tous comme un gentil garçon aimant rendre service, et les constatations scientifiques, la cour d'assises de la Haute-Vienne l'a acquitté également.
« Que s'est-il passé pendant ces 45 minutes où le bébé s'est réveillé et l'appel au secours ? En fait, on n'en sait rien ! Rien du tout, a scandé Me Cogulet pour la défense. Anthony n'est pas seul dans cette maison ! Il y a tous les enfants et F. [un jeune homme de 18 ans, également présent dans la maison au moment des faits]. Anthony est l'honnêteté même. Même quand cela peut lui porter préjudice, il dit quand même. S'il avait commis un acte sur cet enfant qu'il aimait, il l'aurait dit. »
Sauf si le parquet général décide se pourvoir en cassation, Anthony Flamant sort de ce second procès blanchi. C'est la vérité judiciaire. Une vérité qui, comme l'a déclaré l'avocat général Bruno Robinet lors de ses réquisitions, « est en discordance avec la réalité ».
Coralie Zarb