Double explosion meurtrière à Beyrouth
Les deux puissantes explosions qui ont secoué, hier, Beyrouth, la capitale du Liban, ont fait au moins 50 morts et 2.750 blessés, selon un premier bilan. L’origine de ces deux explosions restait encore, hier soir, indéterminée.
Deux puissantes explosions successives ont provoqué un immense champignon de fumée dans le ciel de Beyrouth. L’épaisse fumée enveloppait encore la capitale libanaise qu’un premier bilan faisait déjà état de 50 morts et 2.750 blessés.« C’est une catastrophe dans tous les sens du terme », a déploré le ministre de la Santé, Hamad Hassan, interrogé par plusieurs télévisions alors qu’il visitait un hôpital de la capitale. « Les hôpitaux de la capitale sont tous pleins de blessés », a-t-il souligné, appelant à transporter les autres blessés vers des établissements de la banlieue.Dans une première réaction d’un responsable, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, avait, lui, indiqué que les explosions étaient peut-être dues à des « matières explosives confisquées depuis des années », mais ajouté que l’enquête en cours devrait déterminer « la nature exacte de l’incident ».
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une première explosion suivie d’une autre qui a provoqué le gigantesque nuage de fumée. Les déflagrations ont fait trembler les immeubles et brisé des vitres à des kilomètres à la ronde.
« Plus fort que l’explosion lors de l’assassinat de Rafic Hariri » en 2005Le président Michel Aoun a convoqué une « réunion urgente » du Conseil supérieur de la Défense et le Premier ministre Hassan Diab a décrété un jour de deuil national.Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang.« J’ai senti comme un tremblement de terre et puis après une énorme déflagration et les vitres se sont cassées. J’ai senti que c’était plus fort que l’explosion lors de l’assassinat de Rafic Hariri » en 2005, provoqué par une camionnette bourrée d’explosifs, a déclaré une Libanaise dans le centre-ville de Beyrouth.
Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et pompiers. Aux abords, les dégâts matériels et destructions sont importants.
« Propulsés en arrière dans l’appartement »Plus de deux heures après l’explosion, les flammes enveloppaient toujours le secteur. Un hélicoptère collectait de l’eau de la mer pour éteindre les incendies.« Nous avons vu un peu de fumée et ensuite une explosion. Puis le champignon. La force de l’explosion nous a propulsés en arrière dans l’appartement », a raconté un habitant du quartier de Manssouriyeh, qui a assisté à la scène depuis son balcon, à plusieurs kilomètres du port.Après les explosions, de nombreux habitants, dont certains blessés, marchaient vers des hôpitaux dans plusieurs quartiers de Beyrouth. Des voitures, avec leurs airbags gonflés, mais aussi des bus ont été abandonnés au beau milieu de plusieurs routes. Selon des témoins, les déflagrations ont été entendues jusqu’à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, distante d’un peu plus de 200 kilomètres des côtes libanaises.
La France solidaireLe Premier ministre libanais Hassan Diab a appelé les « pays amis » à aider le Liban, après les explosions meurtrières qui ont secoué le port de Beyrouth.« Je lance un appel urgent à tous les pays amis et les pays frères qui aiment le Liban à se tenir à ses côtés et à nous aider à panser nos plaies profondes », a lancé le Premier ministre.« Ce qui s’est passé aujourd’hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Les responsables de cette catastrophe devront payer le prix », a aussi martelé le chef du gouvernement lors d’une allocution télévisée.« Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place », a aussitôt réagi Emmanuel Macron. Peu avant, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, avait assuré que la France était aux « côtés du Liban ».