Mobilisation des enseignants et des personnels administratifs de l'Education nationale devant la direction académique à Yzeure (Allier)

Ils restent toujours mobilisés, et sur plusieurs fronts. Les enseignants et personnels administratifs de l'Education nationale manifestaient ce mercredi 22 janvier après-midi, devant la direction académique de l'Allier, au château de Bellevue, à Yzeure. Parmi les sujets : la réforme des retraites et les épreuves de contrôle continu du bac.

Ils sont en poste au sein des lycées Banville (Moulins), Jean-Monnet (Yzeure), agricole (Neuvy), Blaise-de-Vigenère (Saint-Pourçain), ou des collèges Charles Péguy (Moulins), François-Villon (Yzeure)...

A 15 heures, ce mercredi 22 janvier, des enseignants de toute l'agglomération moulinoise, voire même du département de l'Allier, rejoints par des représentants des personnels administratifs de l'Education nationale, étaient en train de monter un mur de manuels scolaires en haut des marches du chateau de Bellevue/direction académique de l'Allier, pour signifier leur "mise au rancart par le ministre de l'Education nationale".Un mur de manuels devant la direction académique.

Symbolique : "C'est tout ce qui est mis en obsolescence par le ministre Blanquer ! Bon, en fait, rassurez-vous, on ne détruit pas du savoir. Ce sont d'anciens manuels publicitaires que nous recevons chaque année de la part des maisons d'édition".

La mobilisation qui dure "contre réforme des retraites" rend créatif et un peu plus rentre dedans, niveau slogans : "on veut des ronds, pas des points !, "retraités à points, retraités à poil", "marre de se faire retraiter comme de la merde", "avec Macron, on l'a dans le f...", "tout vient à poing à qui grève ensemble".Les manifestants font d'une pierre deux coups en se mobilisant dans le même temps contre la réforme du bac. Sur des pancartes, "je suis 0,1 %" : "On ne serait que 0,1 % contre la réforme !, lance un prof. Ce qui est faux. On est beaucoup plus".

Un "bac à points"

Les épreuves de contrôle continu, les E3C, sont particulièrement en ligne de mire : "On est en train de créer un bac à points, constitué de points accumulés comme ci comme ça tout au long des années, en ne sachant pas où va ", estime Vincent Présumey, de la FSU. Rejoint par un confrère : "On est en train de préparer des bacs locaux, au rabais". Et par une consoeur : "En plus, ça a complètement cafouillé lors des épreuves d'anglais hier à Banville (mardi 21 janvier, ndlr). Certains élèves avaient le son, mais pas l'image, et ont quand même dû plancher sur l'épreuve". Les enseignants de l'agglomération moulinoise prévoient plusieurs mobilisations à suivre dans les jours qui viennent. L'objectif avoué : l'annulation de ces épreuves, dépeintes comme "un bazar invraisemblable".

Les personnels administratifs aussi

Les enseignants sont rejoints par les personnels administratifs, pour lesquels "la réforme des retraites est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", relève Christelle Delcuze (FO Spaseen 03). "On nous impose des réformes et la casse du service public depuis des années, mais ce n'est pas ça être fonctionnaire. On est au service des usagers. On a vidé nos métiers de leur sens, c'est très perturbant. On a également beaucoup de contractuels dans l'Education nationale. Précaires, corvéables... On dit que pour avoir une retraite décente, il faut avoir des conditions de travail décentes. Il y a une vraie souffrance au travail".

Les manifestants étaient soutenus par les syndicats FSU, Sud Solidaires, FO, CGT... CGT qui revendique "avoir coupé l'électricité" du château de Bellevue, au début du rassemblement.

Mathilde Duchatelle