La police municipale de Tulle (Corrèze) sera active en janvier
Mardi soir, le conseil municipal de Tulle a voté la création d’une police municipale, qui comptera quatre membres. Elle fait suite notamment aux incivilités et violences qui ont émaillé l'été dans le quartier du Trech.
« J’espère qu’elle pourra être mise en place dès le début janvier. » Pour Bernard Combes, le maire de Tulle, la police municipale, dont la création a été actée mardi soir lors du conseil municipal, doit aller vite.
Cette police, l’élu socialiste ne l’avait pas programmée en 2014. « C’est une prise de responsabilité à dessein, avait-il indiqué lundi lors de la conférence de presse d’avant-conseil. C’est une demande des Tullistes et je les entends. J’ai le devoir de m’adapter. »
« Aucune philosophie sécuritaire »Hier soir, l’élu a prolongé son propos : « Il y a eu les événements du Trech cet été (de multiples incivilités et violences qui ont conduit la Ville à avoir recours à une entreprise de sécurité privée, N.D.L.R.), mais ce n’est pas ce qui nous a amenés à envisager cette police municipale. Je n’ai aucune philosophie sécuritaire. Mais il faut considérer la réalité : Tulle reste 40 % en deçà de la délinquance observée dans les villes de même strate, mais nous avons enregistré une hausse de 26 % de la délinquance, notamment des cambriolages. »
En guise de solutions, outre des actions de prévention, Bernard Combes a proposé la création d’une police municipale, constituée de quatre agents dont un chef de service. Ils patrouilleront notamment en vélo. Deux seront recrutés à l’extérieur et deux agents municipaux seront formés. Cette police municipale ne sera pas armée. « Philosophiquement, je ne le souhaite pas. Tulle n’est pas Chicago », répète Bernard Combes.
Construire du lienL’opposant LR Raphaël Chaumeil qui, au passage, a rappelé au maire que « voilà six mois, quand on vous parlait d’une police municipale, vous nous riez au nez », a évoqué un changement de population à Tulle, et « 2 à 3 % qui n’est pas dans le pacte social. Que faire de ces gens ingérables ? ».
Avant de revenir sur les violences et incivilités estivales dans le Trech. Pour celui qui avait, voilà quelques mois, demandé la création d’une police municipale, cette dernière « est une réponse car elle va construire du lien, elle aura un sens ici. »
Trois axes d'action contre la délinquance à Tulle
La police municipale divise la majoritéDans la majorité, la question de la police municipale a fait débat. La position de Dominique Grador, première adjointe, a évolué : « Je vais voter le recrutement de ces policiers municipaux, ce n’est pas un vote que je pensais devoir faire, mais l’été dans le Trech est passé par là. Si cette police peut être utilisée en coordination avec une action sociale (un poste de médiateur de rue va être créé pour 30.000 euros, N.D.L.R.) et la police nationale, alors utilisons-là comme un service apporté à la population pour sa sécurité. »
Jeanne Wachtel, conseillère municipale, aurait préféré une alternative, s’appuyant notamment sur davantage de social. Estimant que « le plan d’actions prévu n’apporte pas de solution au public invisible qui représente une dizaine de personnes », elle a voté contre.
Quel avenir ?Yannick Séguin, adjoint en charge de la culture, s’est, quant à lui, projeté dans l’avenir : « Toutes les villes qui ont créé une police municipale ont augmenté, au fil des années, le nombre de postes, les moyens alloués et cela ne peut être qu’aux dépens d’autres choses, comme la prévention. Je ne veux pas voter contre, mais je ne veux pas créer un service qui va enfler d’année en année. »
Bernard Combes a assuré que la police municipale n’aura pas, dans l’avenir, vocation à être armée.
Finalement, Jeanne Wachtel a voté contre cette création. Quatre conseillers municipaux de la majorité : Yannick Séguin, Josiane Brassac-Dijoux, Sylvie Christophe et Pierre Laurichesse, ainsi que la conseillère d’opposition Muriel Gilet-Bouyson se sont abstenus.
Estelle Bardelot