Reconnu coupable de viols commis à Bellerive-sur-Allier en 2018, un homme condamné à douze ans de réclusion criminelle
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Jugé depuis jeudi à Montluçon devant la cour d’assises de l’Allier, un homme de 43 ans a été reconnu coupable de viols commis à Bellerive-sur-Allier en septembre 2018. Il a écopé, ce vendredi soir, d’une peine de douze ans de réclusion criminelle.
Après presque deux ans de dénégations portées par une même énergie à clamer son « innocence », l’accusé est passé aux aveux, ce vendredi matin. Aveux a minima. Mais aveux quand même. Oui, Khodad S. a bien violé la jeune fille assise là, sur le banc des parties civiles. Une jeune femme qui a rappelé durant le procès ce jour du 27 septembre 2018, où elle avait été « violée par un homme qui l’avait poussée dans des buissons », et ce alors « qu’elle rentrait chez elle » après une soirée passée dans les parcs de Vichy avec un ami. Violée, donc, « et à deux reprises ». Mais un seul acte a été reconnu par l’accusé. Non sans mal.
Accusé de viol à Bellerive-sur-Allier en 2018, le quadragénaire nie les faits devant la cour d'assises de l'Allier
Une « pulsion » d'un homme « gagné par le diable »Depuis le début du procès, jeudi, jamais l’homme de 43 ans n’avait consenti à reconnaître un début de culpabilité. « Ce n’est pas moi, ce sont d’autres hommes qui étaient aussi dans la rue ce soir-là », a-t-il essayé lors de l’audience.
Sans convaincre grand monde. Car c’est bien son ADN qui avait été retrouvé sur le corps et les vêtements de la jeune fille. Et c’est lui qui avait été identifié sans l’ombre d’un doute par l’adolescente. De quoi renvoyer l’homme face à sa responsabilité. Et le pousser, ce vendredi matin, à reconnaître sa culpabilité, à admettre que, comme « poussé par le diable », il avait ce soir-là commis un viol. Un viol comme « une pulsion auquel il n’avait pas pu résister », comme exposé par un expert psychiatre venu témoigner à la barre. Mais pourquoi cette pulsion sexuelle ? Pour Me Heas, avocat de l’accusé, « il n’y a pas vraiment d’explications. Ce jour-là, une barrière a lâché en lui. Et après, il a eu peur d’admettre les faits ».
« Pas de pardon ni d'oubli »Une « pulsion », donc. Qui émane d’un « prédateur qui n’assume rien », comme souligné par les avocats de la victime, Mes Gilles-Jean et Jean-Hubert Portejoie, peu satisfaits par « ces aveux qui n’en sont pas ». Et de regretter qu’il n’y ait pas eu, de la part de l’accusé d’origine afghane (traduit par une interprète), une « once de compassion », ce qui a rajouté « de la souffrance » à la jeune victime.
Finalement, après une heure et demie de délibéré, et conformément aux réquisitions de l’avocat général, Khodad S. a été déclaré coupable des viols, et condamné à une peine de douze ans de réclusion criminelle. Une peine assortie d’une interdiction définitive de paraître sur le territoire français. « C’est un soulagement », ont soufflé les avocats de la victime qui, peu avant, avait tenu à dire « qu’elle ne pardonnerait jamais. Et qu’elle n’oublierait jamais... ».
Pierre Geraudie