Toutes les facettes du photographe Julien Mignot à découvrir à l'Hôtel-Fontfreyde à Clermont-Ferrand
Le Clermontois Julien Mignot montre son travail qui dépasse (très) largement celui des portraits de stars de Cannes qui lui ont valu sa renommée. Bienvenue chez « le photographe et son double »... Le nom de cette exposition rétrospective, à découvrir jusqu'au 16 mai à l'Hôtel-Fontfreyde, à Clermont-Ferrand.
Parce qu’il est Clermontois et pas qu’un peu. Parce qu’il est membre du jury labo du festival du court métrage. Parce qu’il sort d’un important travail avec la Coopérative de Mai. Parce que c’est surtout un sacré photographe qui a eu les bonnes opportunités et a su y répondre. Julien Mignot se retrouve à l’Hotel Fontfreyde centre photographique clermontois pour une rétrospective. Tentative délicate, bien qu’ici réussie, de cerner si ce n’est l’homme - voyeur polyvalent assumé -, du moins son travail. Car avec lui tout est sujet, tout est recherche. L’œil doit rarement se reposer.
Commandes et recherchesLe photographe n’est pas prophète. Même s’il révèle lui aussi des vérités cachées, il a besoin d’avoir un sujet pour le fixer et transmettre avec lui l’émotion. Le photographe n’est pas prophète… et à ce non-titre, le Clermontois Julien Mignot a enfin et logiquement droit de dévoiler en son pays la finesse de son geste, la pertinence de son regard et la puissance d’un travail tous azimuts et de tous les instants. La prédominance de l’acte photographique, le sens et la beauté s’y mêlent… C’est sans doute ce qui rassemble un corpus éclaté entre les commandes pour les plus grands magazines (Grazia, Vanity Fair) ou les recherches personnelles.
L'univers Julien Mignot
HorizonsOn découvre frontalement dans Le photographe et son double – c’est le nom de cette exposition qui ne veut rien cacher des multiples facettes de l’artiste - ce qui fait la renommée de Julien Mignot : des portraits des étoiles les plus brillantes du cinéma qui ne cachent pas la noirceur de leur âme ; ou ses errances, Leica à la main, dans les coulisses du festival de Cannes. Au fil des séries – Screenlove sur des détails de webcams pornos live ; 96 months, «pour me souvenir de la beauté de ce monde que je regarde s’écrouler» ; Airline, des photos de l’horizon prises depuis le hublot des avions, « des lignes comme traces de démarcation et comme liens imaginaires» - les noirs profonds répondent aux cieux translucides… Comme les foules de rien face aux solitudes comblées… La quête de l’intime à l’ouverture aux autres… Le document à tendance plasticienne à la recherche pure qui transforme la photo en peinture abstraite. Et il y a du texte. Et il y a du son. On découvre même la collection personnelle et remarquable de cet amoureux de la photo, tout simplement. Tout un univers. Et ce n’est qu’un début.
Pierre-Olivier Febvret
Pratique. Jusqu’au 16 mai, à l’Hôtel Fontfreyde, 34 rue des Gras à Clermont. Du mardi au samedi, de 14 heures à 19 heures. Entrée libre. Visites guidées (les 8 et 12 février, 4 et 7 mars, 1er et 4 avril, 6 et 16 mai, à 16 heures), visites atypiques (les 15 et 23 avril, à 18 h 30).Plus de renseignements au 04.73.42.31.80.