Hélène Darroze, Yannick Alléno... plus de 200 chefs s'engagent contre la pêche électrique
PÊCHE - Plus de 200 chefs cuisiniers, parmi lesquels de nombreuses grandes toques, ont signé un manifeste contre la pêche électrique en Europe, s'engageant "à n'acheter aucun produit de la mer issu de cette méthode de pêche", a annoncé ce jeudi 11 janvier l'association Bloom, qui oeuvre pour le bien commun en créant un pacte durable entre l'homme et la mer.
Rédigé par le chef Christopher Coutanceau, à la tête d'un restaurant deux étoiles à La Rochelle, le manifeste a été signé par de nombreux chefs français comme Anne-Sophie Pic, Olivier Roellinger, Hélène Darroze, Yannick Alléno, Gérald Passedat, César Troigros, Jean-Michel Lorain, ou encore Raymond Blanc. Mais aussi les chefs espagnols Quique Dacosta et Elena Arzak, les Italiens Antonino Cannavacciuolo, Alfonso et Ernesto Iaccarino, ou encore Thomas Bühner et Heinz Winkler en Allemagne.
"Nous refusons de travailler des produits issus d'une méthode de pêche condamnant notre avenir et celui de l'océan", indiquent les signataires, "scandalisés par la pratique de la pêche électrique en Europe".
"Les chalutiers électriques produisent des captures d'une qualité déplorable, stressées et souvent marquées d'hématomes consécutifs à l'électrocution. Les poissons sont de si mauvaise qualité qu'on ne peut rien en faire", soulignent-ils. "De plus, la pêche électrique est non sélective et menace de mettre en péril tout organisme vivant au fond de l'océan".
"En attendant et dans l'espoir que la pêche électrique soit interdite en Europe, comme ailleurs dans le monde, nous nous engageons formellement à n'acheter aucun produit de la mer issu de cette méthode de pêche", peut-on lire.
Un vote prévu au Parlement le 16 janvier
L'humoriste Nicole Ferroni s'est emparé avec humour de ce sujet pour mieux le dénoncer dans son billet d'humeur ce mercredi 10 janvier sur France Inter.
L'association Relais & Châteaux, dont font partie nombre de ces chefs, a par ailleurs apporté son soutien à la campagne contre la pêche électrique menée notamment par l'ONG Bloom, spécialisée dans la défense des océans et d'une pêche durable.
Un vote sur la pêche électrique dans l'Union Européenne (UE) est prévu le mardi 16 janvier au Parlement européen à Strasbourg. La réglementation, qui doit être amendée, permet à chaque État membre de l'UE d'équiper en électrodes jusqu'à 5% de sa flotte de chalutiers à perche.
Les opposants craignent que les changements dans la législation permettent un élargissement de cette pratique qui consiste à envoyer des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons benthiques, c'est-à-dire vivant au fond des mers.
Bloom a déposé plainte début octobre contre les Pays-Bas auprès de la Commission européenne, les accusant d'avoir illégalement autorisé des navires à pratiquer la pêche électrique.
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