Après la saisie record de cigarettes à Vichy en 2022, le flou demeure autour du trafic présumé

Cinq hommes âgés de 35 à 47 ans sont jugés depuis ce jeudi matin à Cusset pour leur implication présumée dans un vaste trafic de tabac de contrefaçon. Un procès qui fait suite à une saisie record.

la découverte avait fait grand bruit à Vichy, en ce mois de juin 2022, menant même le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à féliciter les services douaniers de Clermont-Ferrand pour leur saisie « remarquable ».

68.000 cartouches de cigarettes

La saisie ? Celle, en l’espèce, de 18 tonnes de cigarettes de contrebande, réparties en 68.000 cartouches disposées sur une trentaine de palettes. Le tout stocké dans un entrepôt situé au beau milieu de la zone industrielle de Vichy-Rhue, aux portes de la ville thermale. La valeur de la marchandise illicite avait été estimée à 7 millions d’euros.

Le jour de cette découverte d’ampleur, trois hommes qui gravitaient autour de l’entrepôt avaient été interpellés, non sans avoir tenté de prendre la fuite. Tous trois avaient été mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour association de malfaiteurs et détention en bande organisée de tabac de contrefaçon.Quelques mois plus tard, l’enquête menée par la police judiciaire de Clermont-Ferrand et le Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) avait permis de remonter jusqu’à trois autres contrebandiers présumés, dont l’un s’était présenté spontanément au commissariat de Clermont-Ferrand.

Tous nient… sauf un

Mais, près de deux ans après cette saisie record, cinq prévenus se sont finalement présentés  devant le tribunal correctionnel de Cusset : l’un d’eux, âgé de 46 ans, ne s’est pas manifesté, malgré le mandat d’arrêt émis à son encontre.Lors de ce premier jour d’audience, quatre des prévenus, dont des passages par l’entrepôt avaient pu être attestés par des images de vidéoprotection, ont nié avoir eu connaissance de l’existence d’un trafic de tabac contrefait. L’un d’eux, présenté comme le « transporteur » de la bande, a même pu dire avoir pris la marchandise pour des « vêtements de contrefaçon ».

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Originaires de la région de Metz ou Saint-Étienne, ces prévenus ont même pu expliquer s’être rendus jusqu’à l’entrepôt vichyssois pour y conclure des affaires… de vente de véhicules.Seul un cinquième homme, d’abord jugé dans le box des détenus mais libéré en pleine audience (*), a reconnu son implication dans un trafic de tabac contrefait, tentant toutefois de dédouaner les autres prévenus.Le procès se poursuit aujourd’hui. Les prévenus encourent jusqu’à dix ans de détention.(*) Ses avocats pointant notamment une erreur d’écriture suite au renvoi de l’affaire début mars, période où devait initialement être jugé ce dossier.

Pierre G.