La vie sans Griezmann ou comment Deschamps va devoir adapter son système chez les Bleus, contre l'Allemagne

Rude coup de "Grizou" : l'"irremplaçable" Antoine Griezmann va manquer un match de l'équipe de France pour la première fois depuis près de sept ans, contraignant Didier Deschamps à changer son système dès le match amical contre l'Allemagne, samedi.

Pour relayer son "chouchou", le sélectionneur a appelé Mattéo Guendouzi, qui vient compléter numériquement la liste de 23 joueurs mais pas sa structure.

"Un remplacement poste pour poste, c'est impossible, c'est très, très difficile à trouver", expliquait "DD" lundi, quand le forfait de Griezmann n'était pas encore officiel.

"Avec les qualités d'Antoine, dans son registre, on ne va pas trouver un joueur qui a ses caractéristiques. On aménagera différemment", anticipait l'entraîneur.

Guendouzi (7 sélections, 1 but) a des qualités de récupérateur, mais il n'avait plus été appelé depuis le Mondial-2022, où il avait disputé le dernier match de poules, perdu contre la Tunisie (1-0).

Sa bonne saison à la Lazio Rome, où il vient de retrouver Igor Tudor, l'entraîneur qui ne voulait plus de lui à Marseille, l'a ramené dans la liste quand il a fallu pallier un forfait.

Rabiot et Tchouameni devraient débuter

"Grizou" n'a plus manqué un match des Bleus depuis le France-Angleterre (3-2) du 13 juin 2017, au Stade de France. Il stoppe donc sa plantureuse série de matches d'affilée en Bleu à 84. Le meilleur buteur de l'histoire de l'Atlético de Madrid (176 buts) a placé la barre très haut, le précédent record remontait aux 44 matches de rang de Patrick Vieira!

Griezmann est "je ne vais pas dire irremplaçable, parce que personne n'est irremplaçable, mais indispensable", expliquait Deschamps en novembre.

Pour ses 149e et 150e matches comme sélectionneur des Bleus, DD doit non pas redessiner son équipe, "pas jusque-là, non", répond-il, mais changer ses plans.

Adrien Rabiot et Aurélien Tchouameni devraient débuter dans l'entrejeu contre l'Allemagne, dans le stade de l'Olympique Lyonnais.

Le joueur de la Juventus s'est dit "apte à jouer", après sa luxation du gros orteil droit. Le Madrilène est en pleine forme et traverse une très belle saison. Il a pris du galon aussi avec les Bleus, dont il a été un des meilleurs joueurs en septembre et octobre. Il avait manqué le rassemblement de novembre pour une fracture de fatigue.

Avec eux, Eduardo Camavinga (13 sélections) a de l'avance sur la promesse Warren Zaïre-Emery (1 sélection). Comme Deschamps a annoncé une "revue d'effectif" et la volonté d'"impliquer le maximum de joueurs sur les deux matches", tous les milieux auront du temps du jeu, avec le match contre le Chili, mardi à Marseille.

De nouveaux relais 

"Antoine est assez libre sur le terrain et a cette magie pour trouver des passes et se mettre dans des espaces, souligne Rabiot. Il a aussi une qualité de buteur. Il faudra animer différemment et peut-être avec un joueur moins débridé."

"Ce sont des amicaux", rappelle le Turinois. "D'ici à l'Euro des joueurs peuvent être absents et il faut tenter des choses."

Il faudra aussi remplacer le sourire de Griezmann et ses 127 sélections (44 buts) dans la vie de groupe, mais il reste des meneurs. "Ça se fait naturellement", disait le Madrilène lui-même en septembre, interrogé sur l'émergence de nouveaux leaders en équipe de France.

"En plus, quand c'est surjoué, cela se voit de suite. Il y a des joueurs qui sont faits pour ça, qui prennent la parole dans le vestiaire, d'autre sur le terrain, d'autres c'est par les gestes, par exemple Lucas (Hernandez), d'autres qui peuvent gueuler quand ça ne va pas comme Mike (Maignan), chacun son petit truc, on est un groupe ouvert, on est une famille, donc ils savent que tout joueur peut prendre la parole, c'est ça notre point fort", assurait-il encore.

"Les relais ont été pris après la Coupe du monde, quand le capitaine (Hugo Lloris) et le vice-capitaine (Raphaël Varane) ont pris leur retraite", conclut Deschamps, prêt à faire sans son pilier.

 

AFP