Concept, restauration, terrasse "surprise" : les coulisses d'un nouveau départ pour le Sporting Vichy
Forcément, ça oblige. Un site d’exception, au nom connu par tout Vichy, avec un emplacement à rendre envieux bien d’autres bonnes adresses locales. Alors, Ismaël Gergef et Matthieu Kugler le savent : reprendre le restaurant du Sporting, c’est « un sacré défi ». Mais, celui-ci n’impressionne pas les deux amis, anciens salariés de la Compagnie de Vichy et aujourd’hui à la tête d’une holding, Marel Hospitality, spécialement créée pour reprendre et redynamiser « des lieux qui sortent du lot ». Avec leur nouvelle acquisition, le duo ne pouvait pas trouver mieux, lui qui s’apprête donc à écrire le nouveau chapitre d’un établissement ancré de longue date aux portes de Vichy.
Après de premiers réaménagements en 2020, le Sporting a bénéficié d'un nouveau lifting pour entamer un nouveau départ. Un nouvel espace de détente en extérieur sera notamment mis en place.
Déjà une nouvelle ère trois ans après un profond liftingPlus de cent ans après la création du Sporting Tennis, en 1923, et cinq ans après le départ de l’emblématique Patrick Corrazzin (qui avait géré durant 21 ans ce qui était alors le Galéa), Matthieu Kugler et Ismaël Gergef ont racheté le fonds de commerce à la société Yabe, détentrice des lieux depuis 2020.À l’époque, un vaste chantier avait permis de considérablement rafraîchir l’endroit, avec une piscine rénovée, des vestiaires tout neufs, et même une nouvelle terrasse tournée sur l’Allier, avec guinguette, food-truck et transats. Le tout ouvrant sur des berges fraîchement rénovées, avec une nouvelle passerelle surmontant le Sarmon au pied du pont de Bellerive.
« On veut être dans l'évolution plutôt que dans la rupture, en préservant l’âme et l’histoire du lieu. Un endroit comme le Sporting, il n'y en a pas cinquante ! »Matthieu Kugler et Ismaël Gergef
Un premier coup de jeune alors donné à une institution dont les nouveaux gérants veulent aujourd’hui poursuivre la cure de jouvence. Le tout en s’inscrivant « dans une évolution plus qu’une rupture », avec un nom marquant certes un changement, mais pas forcément une révolution : fini le Sporting 1930, place à la Brasserie Le 1930, la référence à la décennie de création du pavillon (bâti en 1938) restant donc d’actualité. Mais, pour le reste, nombre de lignes vont bouger afin de « donner au Sporting une identité bien spécifique », appuient les deux nouveaux maîtres du lieu, dont ils veulent préserver à la fois « l’âme et l’histoire ».
Une nouvelle terrasse sur l'Allier aménagée d'ici l'étéAu total, près de 120.000 euros auront ainsi été investis pour apporter de sérieuses notes de changement. Dans le bâtiment principal de 550m2, où 75 couverts peuvent être dressés (sans compter une salle de réception privative), les murs ont été rafraîchis, et des luminaires, ainsi qu’une nouvelle signalétique murale ont été déployés dans un esprit Art deco.
La vaste terrasse jouxtant la piscine (accessible sur abonnement, à la journée ou demi-journée) a, elle aussi, bénéficié d’un petit lifting, ce qui sera également le cas du vaste espace donnant sur le lac d’Allier. Là, le Tie Break et son food-truck sont déjà de l’histoire ancienne, et une nouvelle zone de détente et restauration verra le jour d’ici le mois de mai. « Mais pour l’heure, c’est encore la surprise », sourient Matthieu et Ismaël. Qui, dans ce Sporting nouvelle version, veulent aussi pouvoir régaler les papilles.
Le Sporting entend tirer profit de son emplacement idéal le long des berges de la rive gauche de l'Allier.Un nouveau chef, Gabriel Chauvigne, va ainsi travailler sur une carte misant sur les produits locaux et une formule « bistronomique ». Quid du concept de la viande maturée sur place et servie au poids ? « On le garde », précise le duo, qui doit désormais se mettre en quête d’une équipe complète pour affronter la fréquentation estivale : en plus des huit postes à l’année, dont certains étaient déjà présents avec les anciens gérants, une quinzaine d’emplois saisonniers seront bientôt ouverts. Il n’en faudra pas moins pour assurer le bon fonctionnement de ce Sporting nouvelle version qui entend bien retrouver toute sa place sur la liste des lieux de restauration incontournables de l’agglomération.
Pierre Geraudie