Au collège Baudelaire, à Clermont-Ferrand, les élèves ont une méthode infaillible pour retenir le nom des planètes
![Au collège Baudelaire, à Clermont-Ferrand, les élèves ont une méthode infaillible pour retenir le nom des planètes](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/cours-de-neuro-sciences-et-soutien-maths-au-college-baudelai_6718041.jpeg)
Des cours de neurosciences pour apprendre à mémoriser ses leçons et un double soutien en français et en mathématiques. A Clermont-Ferrand, le collège Baudelaire adapte les enseignements aux difficultés de ses élèves de 6e.
Connaissez-vous le nom des planètes du système solaire ? Il existe une technique infaillible pour les retenir, qui tient en une phrase : "Me Voici Toute Magnifique, Je Suis Une Nymphe. C’est l’initiale de chaque mot qui donne la planète correspondante (*)".
Cet après-midi-là, dans son cours de neurosciences, Christine Swistak, professeur de mathématiques au collège Baudelaire, à Clermont-Ferrand, se concentre sur les techniques de mémorisation. Sur deux d'entre elles en particulier : le regroupement de mots par catégories et la phrase constituée de plusieurs mots, dont l'initiale renvoie aux noms (planète, écrivains, pays...) à retenir.
"Ce qui manque aux élèves, c’est qu’ils ne savent pas apprendre. Quand ils sont en difficulté ou qu’ils ont des problèmes de concentration, apprendre à apprendre, c’est important."
christine swistak
Dans ce collège, le cours de neurosciences est ajouté à l’emploi du temps de quasiment toutes les classes de 6e. La matière, pourtant, ne figure dans aucun programme. Mais trois enseignantes (Christine Swistak en mathématiques, Claudia Dusch-Fernandez en espagnol et Maude Commeau en anglais) s’en sont emparées, convaincues qu’elle peut aider les élèves "à devenir plus performants".
À peine nommé ministre de l’Éducation, à la rentrée 2023, Gabriel Attal avait pointé la nécessité "d’adapter l’organisation des enseignements aux besoins de chaque élève". C'est l'ambition du "choc des savoirs" qui sera mis en œuvre à la rentrée 2024. En cours de neurosciences, Christine Swistak utilise régulièrement un cerveau imprimé en 3D par un collègue enseignant, M. Mokhtari, pour expliquer son fonctionnement aux élèves.Au collège Baudelaire, cette conviction est déjà partagée par la direction et les enseignants, dont les pratiques prennent en compte l’hétérogénéité des élèves.En mathématiques, Christine Swistak a créé ses propres méthodes pédagogiques, "à partir de recherches personnelles". Si elle a ajouté les neurosciences à son éventail de cours, c’est "pour donner aux collégiens les armes qui leur permettront de se débrouiller".
Parmi ces outils, "les techniques pour apprendre" contribuent à poser les bases, comme l’enseignante l’explique chaque semaine à ses élèves. "Il faut toucher la mémoire permanente, pour retenir et réutiliser plus tard. Ce qu’on apprend en maths, ce n’est pas que pour la 6e et que pour les contrôles."
(*) De la plus proche du Soleil à la plus éloignée : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune
Ils sont répartis en trois niveaux, soutien pour les plus faibles, consolidation et approfondissement. Au niveau consolidation, Christine Swistak encadre un groupe de quatorze collégiens, pour des révisions qu’elle s’efforce de rendre ludiques.
"Chaque enseignant est libre de choisir sa méthode, mais on décide ensemble de ce qu’on va leur faire réviser en mathématiques."
La méthode de Christine Swistak ? Une heure fractionnée en unités de travail, qui alternent numérique et géométrie. Des jeux de calcul pour réviser le vocabulaire des opérations (triple, quart, quadruple…). Des figures à dessiner en traçant des cercles, "parce que le compas n’est pas maîtrisé"..."La 6e, c’est un moment charnière pour leur faire prendre les bonnes habitudes de travail. Ils sont encore persévérants et ils ont envie de bien faire."
Isabelle Vachias