À Clermont-Ferrand, le serial voleur avait été trahi par ses empreintes digitales et la vidéosurveillance
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Trahi par ses empreintes digitales et des images de vidéosurveillance, un homme de 37 ans avait pu être mis en cause dans une vingtaine de faits de vols et de cambriolages. Il vient d’être condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Entre juin 2023 et janvier dernier, cet homme de 37 ans n’aura pas chômé. Seul ou accompagné d’un complice, il a commis six cambriolages ou tentatives et volé une quinzaine de trottinettes et de vélos électriques, à Clermont-Ferrand et Aubière.
C’est dans cette dernière commune que son parcours délictuel a été stoppé net, le 3 janvier, en début d’après-midi, par les policiers de la brigade anticriminalité.
Intrigués par l’étrange manège de deux hommes devant un pavillon de la rue du Montant, ils mettent en place une surveillance discrète et s’aperçoivent que les deux individus (dont un mineur) viennent bien de cambrioler l’habitation, où ils n’ont d’ailleurs dérobé que des outils usagés. Ils sont immédiatement interpellés.
Un minutieux travail de police technique et scientifique a permis de la confondreVérifications faites, il s’avère que le majeur, Abdelkader Talbi, est déjà connu du commissariat central. Il avait notamment été interpellé, place de Jaude, le 23 juin, après un vol de trottinette.
Au fil de l’enquête et grâce à un minutieux travail de police technique et scientifique, il s’avère que les empreintes digitales de ce ressortissant algérien en situation irrégulière (et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire depuis le 17 mars) ont été relevées sur six scènes de cambriolages ou de tentatives. Et l’instinct des policiers les pousse à vérifier s’il ne serait pas non plus impliqué dans une série de vols de trottinettes et de vélos électriques, systématiquement et régulièrement commis sur des parkings de la place des Carmes et du CHU Gabriel-Montpied, ainsi que dans l’enceinte même du lycée Godefroy-de-Bouillon (*).
L'intuition des enquêteurs est la bonne : le suspect a été immortalisé à chaque fois par des caméras de vidéosurveillance. Et formellement identifié.
Jugé ce mercredi 8 février, en renvoi de comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel clermontois, Abdelkader Talbi a répété à l’envi avoir commis cette série de méfaits "pour pouvoir manger". Sans domicile fixe et avançant ce qui s’apparenterait à une forme d’état de nécessité pour tenter d’expliquer ses actes, il aurait ensuite revendu le fruit de ses vols "au marché noir".
Condamné à deux ans de prison ferme"Sa grande précarité ne saurait excuser, ni justifier ses agissements", a tranché la procureure de la République, Anne-Claire Garraud, avant de requérir deux ans de prison, avec maintien en détention et cinq ans d’interdiction du territoire.
"Cet homme a quitté la misère de l’Algérie pour en retrouver une autre, en France", a relevé Me Anne Paccard en défense. "Cela n’excuse évidemment rien, mais peut justifier une réponse pénale plus adaptée que deux ans de détention".
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Placé en détention provisoire depuis le 5 janvier, il est aussitôt reparti derrière les barreaux du centre pénitentiaire de Riom.
Christian Lefèvre
(*) Ce qui lui a également valu, ce mercredi, d'être condamné à 100 euros d'amende pour cette "intrusion dans l'enceinte d'un établissement scolaire", une contravention de 5e classe.