Repères, expérience, rythme : le duel des charnières pour le match Aurillac-Grenoble
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Au sein de deux collectifs qui ont procédé à de nombreux changements, la manière dont les charnières aurillacoise et iséroise pèseront sur le jeu sera au centre des attentions. La Montagne fait le point sur les forces en présence entre le binôme Bouyssou-Palmier et la paire Valençot-Fortunel.
Une association déjà testée d'un côté, inédite de l'autre ; deux numéros 9 aux profils semblables et un rythme - sur le papier - différent selon qu'on se penche sur Aurillac ou Grenoble. Le face-à-face des charnières, ce jeudi soir (20 h 45, en direct sur Canal + décalé) entre Cantaliens et Isérois est peut-être le duel le plus indécis, mais aussi celui qui peut décider du sort de la rencontre.
Des numéros 9 qui se ressemblentHugo Bouyssou et Jérémy Valençot présentent des caractéristiques pas diamétralement opposées. Le Cantalien comme l'Isérois ont un profil de demi de mêlée capable de mettre du rythme et de la vitesse, mais aussi de jaillir dans les petits espaces pour percer et dynamiser le jeu de leur équipe.
Pour ce qui est de l'expérience, si Valençot est un peu plus jeune (23 ans) que Bouyssou (25 ans), au nombre de matches disputés en carrière, la différence n'est pas flagrante (64 matches, 26 titularisations à Bouyssou, 66/20 pour Valençot).
Contrairement à son vis-à-vis grenoblois, ce soir, Marc palmier va enchaîner sa quatrième titularisation de la saison. Après avoir déjà bénéficié d'une bonne dose de temps de jeu en prépa. Photo Jeremie Fulleringer
En ce début de saison, la hiérarchie ne place pas forcément les deux titulaires du soir tout en haut. Au FCG, Eric Escande semble avoir la main, avec une expérience plus riche, notamment à l'étage au-dessus.
Au Stade, même s'il est arrivé cet été, David Delarue a très vite montré qu'il avait l'étoffe du numéro 1, par ses premières prestations, comme un discours de patron potentiel. C'est précisément dans ce costume de taulier que Bouyssou doit se montrer à l'aise, ce soir.
Bouyssou (enfin) attendu dans le costume d'aboyeurLe Cantalien doit prendre la main dans la gestion des temps faibles et pour temporiser quand c'est nécessaire et, surtout, il doit forcer sa nature pour se muer en aboyeur, un rôle qui était celui de Paul Boisset jusqu'à la saison dernière, et dans lequel Delarue (blessé à la mâchoire) a déjà montré de bonnes dispositions.
Dans un binôme de leaders de jeu comme la charnière, la complémentarité, mais aussi et surtout l'entente et les repères sont une clé précieuse. Là-dessus, la paire Palmier-Bouyssou se connaît.
Les repères collectifs plutôt aurillacois ?Même si l'ouvreur est passé par une longue période de blessure depuis sont arrivée, les deux hommes ont pu roder leur relation à l'entraînement et en match. Le duo était d'ailleurs aux commandes au coup d'envoi à Béziers, pour le premier match.
Le dernier match entre Aurillac et Grenoble à Jean-Alric avait vu le Stade s'imposer avec autorité pour lancer sa saison. Bouyssou avait d'ailleurs marqué un essai... finalement refusé. Photo Jeremie Fulleringer
D'ailleurs, la répartition des rôles sera essentielle. Si tout n'a pas fonctionné dans l'Hérault, le fait que Palmier enchaîne son quatrième match, avec notamment une gestion tactique - spécialement dans l'alternance - qui était pertinente à défaut d'être toujours efficace à Colomiers. Ce qui doit permettre une bonne conduite du jeu cantalien.
Tout premier match avec Grenoble pour FortunelEn face, le vécu commun entre Valençot et Fortunel n'est pas aussi épais. L'ouvreur, arrivé cet été en Isère, n'a pas encore disputé de match officiel avec le FCG et n'a donc pas pu se tester - en compétition - avec son binôme. Ce n'est pas forcément rédhibitoire, car le numéro 10 de 26 ans n'est pas un perdreau de l'année.
À Montauban, Fortunel a emmagasiné de la bouteille, et il a même pu mettre (un petit peu) le nez au-dessus lors de son passage à Castres. Toutefois, dans un contexte où les deux équipes ont fait tourner (13 changements à Grenoble, 11 à Aurillac), le fait de connaître parfaitement la ligne d'attaque à alimenter n'est pas anodin.
Et sur ce plan, Palmier retrouve un quatuor Valentin-Yobo-Sagote-Coertzen avec qui il a ses habitudes - et qui ont aussi leurs propres repères - dans une ligne de trois-quarts où seul l'arrière Ormond fait figure de petit nouveau.
Jean-Paul Cohade