« Silence, on lit ! » débarque au collège Jean-Zay de Montluçon : dix minutes de lecture chaque jour
Tous les jours, à 14 heures, le personnel et les élèves du collège Jean-Zay de Montluçon prennent le temps de lire. Dix minutes. C'est le concept de « Silence, on lit ! ». Et c'est pour l'heure une expérimentation.
Depuis lundi 29 avril, le collège tente l'expérience « Silence, on lit ! », du nom de l'association nationale née en 2016. C'est une initiative de l'infirmière scolaire, Karine Bierades.
L’an dernier, je discutais avec le médecin scolaire du secteur qui m’a parlé de SOL (Silence, on lit !). Je me suis documentée. Le concept a démarré en Turquie : une proviseure d’un lycée a mis en place un temps de lecture quotidien depuis plus de quinze ans (au lycée Tevfik Fikret d'Ankara, depuis 2001). Moi, je suis venue à la lecture tardivement, il y a quinze ans, et cela m’a apporté de la sérénité, du calme.
Et c’est ce qu’elle voudrait faire goûter aux jeunes. Tous les jours, à 14 heures, tout le monde, des élèves aux professeurs en passant par les personnels administratifs et d’entretien (ces derniers dans la mesure du possible) lisent en silence pendant dix minutes. Tout simplement.
Pourquoi à 14 heures ?Après le repas de midi, « le corps a besoin de faire une pause. Et au collège, on ne peut pas instaurer une sieste ! », explique Karine Bierades. « Cela permet de se poser et d’être ensuite plus efficace. Et si en plus, cela génère un plaisir de lecture, c’est le summum », ajoute le principal, Éric Laval.
Vingt-deux enseignants sur vingt-six participentKarine Bierades a présenté le projet au conseil pédagogique en janvier dernier.« Sur les vingt-six professeurs du collège, vingt-deux participent », précise Éric Laval, le principal du collège. Difficile, pour ceux qui ont seulement une heure de cours par semaine avec chaque classe de se lancer… « C’est un investissement de temps », reconnaît le chef d'établissement.
Les emprunts au CDI multipliés par cinqUn questionnaire de satisfaction sera distribué mi-juin, et fonction des retours, le projet sera reconduit l’an prochain, moyennant des aménagements. En attendant, Karine Bierades constate les résultats. « C’est trop tôt pour faire un bilan, mais je n’ai plus de jeunes qui arrivent à mon bureau à 14 heures. Avant, c’était courant. Est-ce le beau temps ? Est-ce qu’on peut faire un lien avec SOL ? Je ne sais pas. »Karine Bierades, infirmière, est à l'origine du projet.
Les chiffres parlent aussi. Pour mettre en place l’activité, chaque élève a d’abord emprunté un livre au CDI avant le démarrage : 250 au total.
« Et une centaine d’entre eux vient toutes les semaines changer d’ouvrage. J’ai facilement multiplié par cinq les emprunts de livres. Certains en amènent de chez eux aussi, et d’autres sont toujours sur le même », sait Amandine Bloyer, documentaliste.
Les collégiens choisissent le livre qu’ils désirent, du roman au manga. Seuls sont exclus les magazines et les textes religieux.
Seher Turkmenseher.turkmen@centrefrance.com