Yvelines: 15 ans de prison pour le violeur qui avait abandonné sa victime nue dans un bois

Il avait abandonné le corps de sa victime, droguée et inconsciente, dans un bois des Yvelines à l'automne 2014: un homme sans antécédent judiciaire ni psychiatrique a été condamné mercredi en appel à 15 ans de réclusion criminelle pour viol aggravé.

Ce livreur de journaux de 41 ans comparaissait détenu pour avoir abusé d'une aide-soignante après l'avoir droguée au GBL, un solvant dérivé du GHB, la "drogue du violeur".

Le ministère public avait requis une peine de 17 ans de réclusion, soit le verdict prononcé en première instance par la cour d'assises des Yvelines.

La victime, une mère de famille divorcée de nationalité camerounaise, avait été retrouvée nue, en état d'hypothermie, dans un bois près de Mantes-la-Jolie, abandonnée près de dépôts sauvages d'ordures.

Tout avait commencé sur internet, la victime et son agresseur étant des habitués d'un site de rencontres. Après de nombreux contacts à distance, ils avaient convenu ce jour d'octobre 2014 d'une rencontre en vue d'une relation sexuelle.

"Nous nous sommes fixé des principes: un rapport protégé et vaginal", a relaté la victime, 44 ans, qui avait suivi l'homme jusque chez lui à Limay, une commune limitrophe de Mantes-la-Jolie.

Mais, à l'insu de celle-ci, l'homme avait mélangé 2 ml de GBL, substance commandée sur internet, au café qu'il lui avait offert. "Après l'avoir bu, j'ai senti mes forces m'abandonner. Il m'a embrassée, puis je ne me souviens plus de rien", a-t-elle dit à la barre.

L'accusé, qui assure avoir voulu utiliser le GBL comme un "euphorisant" pour sa partenaire d'un jour et nie l'avoir violée, a évoqué une relation sexuelle "normale" -mais sans préservatif, à la demande de la victime, a-t-il assuré- avant que celle-ci ne soit prise de violents vomissements et ne fasse un malaise.

"J'ai paniqué complet", a raconté l'accusé. Au lieu d'alerter les secours, il a chargé le corps inerte dans sa voiture, roulé vers un bois désert, déposé sa victime sur le sol, l'a recouverte d'une bâche plastique trouvée sur place, puis a jeté à la poubelle les effets personnels de l'aide-soignante, ce qui lui vaut d'être aussi condamné pour vol.

"Ce jour-là, vous êtes tombée sur un monstre", s'est excusé le quadragénaire, en pleurs à la barre mardi.

Les experts n'ont décelé chez lui aucune déviance particulière, ni aucune pathologie psychiatrique.