France : des policiers encerclés par 50 jeunes à Corbeil-Essonnes après un refus d’obtempérer
Des policiers ont été pris à partie dans le quartier Montconseil à Corbeil-Essonnes au sud de Paris le 18 mars. L’affrontement a eu lieu après un refus d’obtempérer. Un fonctionnaire a été blessé et trois suspects placés en garde à vue.
Un jeune homme en scooter poursuivi par la police car ne portant pas de casque a cherché du soutien dans le quartier de Montconseil, le 18 mars en début de soirée. Des jeunes du quartier se sont alors mobilisés pour s’en prendre aux forces de police présentes. Les fonctionnaires se sont repliés dans un premier temps pour chercher du renfort puis sont revenus sur les lieux et ont alors été victimes de jets de projectiles. Les policiers, encerclés par une cinquantaine de personnes, ont alors tiré une vingtaine de grenades lacrymogènes pour faire reculer les assaillants. Durant l’affrontement, un fonctionnaire a été blessé à la tête par le jet d’une trottinette, nécessitant plusieurs points de suture. Un véhicule de police a par ailleurs été vandalisé.
Trois suspects ont été appréhendés, ils sont âgés de 18, 22 et 35 ans. Placés en garde à vue, ils sont suspectés d’avoir proféré des insultes et des menaces de mort en direction des agents en plus des violences infligées.
Le refus d’obtempérer revient dans le débat public
Ces faits, rapportés par le site d’information Actu 17, se sont déroulés cinq jours après la mort d’un jeune homme de 18 ans nommé Wanys à La Courneuve. Un drame survenu également après un refus d’obtempérer. Ce sujet refait surface dans le débat public.
Le 19 mars, le député de La France insoumise Sébastien Delogu s’en est ainsi pris au gouvernement à l’Assemblée nationale : «Vous entretenez une société inhumaine, injuste, où les jeunes racisés sont tués dans nos quartiers pour un simple refus d'obtempérer.» La ministre des Outre-mer Marie Guévenoux lui a répondu en l’absence du ministre de l’Intérieur et a directement pris à partie le député qui «n’a pas un mot» pour les policiers morts dans le cadre de refus d’obtempérer. «Vous vous faites l'apôtre d'une forme de violence, et de fracturation de la société qui doit être dénoncée», a-t-elle ajouté.
"Vous dépeignez une société qui n'est pas la nôtre", dénonce @mguevenoux. "Vous vous faites l'apôtre d'une forme de violence, et de fracturation de la société qui doit être dénoncée", dit-elle à @sebastiendelogu, avant de revenir sur le "drame" de la mort de Wanys.#QAG#DirectANpic.twitter.com/NyGWlOHi6q
— LCP (@LCP) March 19, 2024
Quelques heures plus tard, c’est son collègue Thomas Portes qui estimait sur le plateau de BFMTV : «Des jeunes des quartiers populaires sont aujourd'hui ciblés sur des refus d'obtempérer.» L’essayiste Sabrina Medjebeur lui a répondu sur CNews : «L'idéologie de LFI défend les délinquants, les narcobandits, les islamistes et se vautre dans l'antisémitisme.»
Après un refus d’obtempérer à Nice, il percute l' un des nôtres ! L’impact sur le pare-brise montre la violence du choc. C’est un « tueur de flics » qui doit être puni comme tel .
— UNITE SGP P0LICE 06 (@usgp06) March 19, 2024
UNITE SGP POLICE 06 ne peut se résoudre à l’impunité pour ces voyous sans foi ni loi. pic.twitter.com/XlCjoOIZu5
Le 19 mars, au lendemain des incidents de Corbeil-Essonnes, un policier a été blessé à Nice après un refus d’obtempérer. Le syndicat Unité SGP Police local a vivement réagi sur les réseaux sociaux en déclarant : «C’est un "tueur de flics" qui doit être puni comme tel.»
La France a connu de vifs affrontements durant l'été 2023, après qu'un policier a tiré à bout portant sur Naël, un jeune homme de 17 ans, le 27 juin lors d'un contrôle routier à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre.