Abbas au Conseil de sécurité le 20 février
Le président palestinien Mahmoud Abbas, critiqué récemment par Washington, prononcera une allocution devant le Conseil de sécurité de l'ONU le 20 février, a annoncé jeudi l'ambassadeur du Koweït aux Nations unies, président en exercice du Conseil en février. Sa venue est "importante" et "il s'exprimera devant le Conseil de sécurité", a indiqué aux médias Mansour al-Otaibi. Le Koweït, dans le cadre de sa présidence du Conseil, est à l'origine de l'invitation faite au président palestinien. "Personne ne s'est opposé à sa venue", a précisé l'ambassadeur koweïtien.
Le 25 janvier, l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, avait vivement critiqué Mahmoud Abbas, en estimant, devant le Conseil de sécurité, que le dirigeant palestinien n'avait pas le courage nécessaire pour parvenir à un accord de paix avec Israël. Auparavant, le président Donald Trump avait accusé les Palestiniens d'avoir "manqué de respect" aux Etats-Unis, lors du Forum économique mondial de Davos en Suisse. "Nous n'allons pas courir après une gouvernance palestinienne qui n'a pas ce qu'il faut pour parvenir à la paix", a dit Nikki Haley. "Pour obtenir des résultats historiques, nous avons besoin de dirigeants courageux", a-t-elle ajouté.
M. Abbas "a rejeté tout rôle des Etats-Unis... Il a insulté le président américain", a martelé l'ambassadrice. Tout en assurant que son pays était toujours "profondément engagé" pour parvenir à la paix. Les relations sont très tendues entre les Etats-Unis et les dirigeants palestiniens depuis la reconnaissance unilatérale fin 2017 par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Dans un communiqué publié alors que le Koweït présentait aux médias le programme de sa présidence pour février, l'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, a estimé que le président Abbas "cherchait à mettre un terme à toute possibilité de négociations avec Israël" avec sa venue aux Nations unies. "En continuant à chercher à agir contre les Etats-Unis et à mener des actions unilatérales contre Israël, Abbas a une mauvaise lecture de la réalité d'aujourd'hui et nuit aux perspectives d'un meilleur avenir pour son peuple", a ajouté le diplomate israélien.
La semaine du 19 février sera riche à l'ONU en discussions sur le conflit israélo-palestinien car le Koweït a aussi prévu le jeudi 22 une réunion informelle sur ce sujet avec une participation de l'ex-président américain démocrate Jimmy Carter. Ce dernier est à l'origine à la fin des années 70 d'un traité de paix historique entre Israël et l'Egypte.