Fumier et pneus devant la préfecture : les Jeunes Agriculteurs du Cantal de retour dans la rue

Les Jeunes Agriculteurs du Cantal se sont réunis devant la préfecture d'Aurillac, vendredi 3 mai, pour déverser du fumier, des pneus et du bois. Le syndicat n'est pas satisfait des réponses du gouvernement après les manifestations de janvier.

Trois mois après la levée des blocages sur les autoroutes, une cinquantaine de Jeunes agriculteurs se sont mobilisés devant la préfecture, vendredi 3 mai en fin de soirée, pour déverser du fumier, des pneus et du bois. « L’élevage au banc des oubliés », pouvait-on lire sur la bâche peinte sur place, étendue sur le parking du Gravier, à Aurillac, avant d’être accrochée aux grilles de la préfecture.

« Jeudi, le Président a rencontré les différents représentants syndicaux et les retours sont décevants, a clamé Valentin Delbos, président des Jeunes Agriculteurs du Cantal. L’élevage est le grand oublié. » Les revenus des agriculteurs et les prix de vente restent les principaux problèmes. « On veut et on obtiendra que les coûts de production soient pris en compte dans la loi Egalim, a exigé Valentin Delbos. Des coûts de production fixés par l’interprofession et non par la grande distribution. C’est la seule solution pour pouvoir vivre de notre métier. »

Une "petite manifestation" pour débuter

S’ils reconnaissent que certains sujets ont avancé depuis le début de l’année, les JA veulent « des mesures concrètes et réelles que l’on puisse toucher du doigt dans nos cours de ferme », a poursuivi Valentin Delbos, pointant aussi du doigt les blocages à l’échelle européenne sur le sujet des prairies sensibles. « On a fait un travail extraordinaire avec le préfet, la DDT, on a transféré le dossier à l’État qui l’a transféré à l’Europe. Et ça cale », a résumé Mathieu Izabel, secrétaire général du syndicat.

« Pour l’instant, c’est une petite manifestation, une réponse gentille. Il va falloir qu’on soit entendu parce que sinon on va être obligé de monter en puissance », a prévenu Valentin Delbos qui n’exclut aucune possibilité pour la suite des actions. Hier et aujourd’hui, toutes les branches départementales des Jeunes Agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes ont repris le chemin des actions.

Mathieu Brosseau