Dix ans à tisser du lien en jouant à la marchande à Flayat
La période de confinement avait mis en lumière le service de proximité que représente le petit commerce local. Mais une fois la crise passée, le soufflé est retombé, bien des consommateurs ont repris leurs habitudes de se déplacer dans les grandes surfaces.
À Flayat (Creuse), la petite épicerie au cœur du bourg résiste bien : Hélène Dessuges accueille entre 60 et 100 clients chaque jour, en moyenne et en période estivale, l’affluence peut exploser.
Depuis le 5 février 2013Hélène s’est installée en reprenant l’épicerie le 5 février 2013, il y a un peu plus de dix ans. Elle succédait à celle qui avait ouvert le magasin trois ans plus tôt, un espace créé par la volonté des élus et loué par la Communauté de communes pour répondre aux nécessités locales d’un commerce de proximité, dans la continuité des projets d’aménagement de bourg de la municipalité de l’époque comme l’ouverture du café de l’Espace, une volonté de lutter contre la désertification et garder de la vie sur le territoire.
L’accueil est primordial, le service doit être impeccable pour garantir la pérennité de l’épicerie. Hélène s’y emploie chaque jour, et avec son mari qui fait la même chose dans une commune puydomoise, ils gèrent leurs stocks en s’affranchissant des centrales d’achats.
Des produits locaux, quand c'est possibleSous le sigle d’écolien, l’épicerie se veut économique et tisseur de lien. En ce sens, les fournisseurs de produits frais seront plutôt locaux quand c’est possible, car pour le poisson frais, l’approvisionnement se fait plus loin. Les rayons boucherie et boulangerie-pâtisserie sont des relais d’artisans du coin.
Les épiciers ne comptent pas leurs heures, n’hésitant pas à aller jusqu’à Paris pour trouver les bonnes affaires et remplir les rayons en conserves, produits d’entretien, d’hygiène, boissons et les proposer à des prix raisonnables, parfois moins cher qu’en supermarché avec la même qualité. Des prix plutôt stables jusqu’à maintenant : certains articles se vendent au même tarif qu’il y a dix ans. Mais l’inflation change la donne, sans possibilité d’échapper aux augmentations actuelles. On trouve aussi la presse quotidienne récupérée sur la route de livraison du journal, et le tabac.
Les spécialités creusoises achetées ici voyagent parfois bien loinLes commentaires des clients sont plus que bienveillants : les habitants du territoire sont unanimes pour saluer la gentillesse de l’épicière, le service apporté et ils sont fidèles. Les résidents secondaires sont encore plus élogieux, tellement heureux d’avoir ce commerce si proche, si humain.
Des liens de sympathie se sont créés au fil du temps, les spécialités creusoises achetées ici voyagent parfois bien loin. Le hasard fait bien les choses, il y a dix ans, Hélène et son mari changeaient de vie pour s’installer en Creuse. Ils ont posé leurs valises à Mérinchal, prospecté ensuite pour ouvrir leur épicerie : Flayat les a séduit, le Montel-de-Gelat a fait la paire ensuite. Une belle aventure qui ne demande qu’à se prolonger, avec la complicité des clients devenus comme des amis.