Comment ce bus itinérant sensibilise les élèves du Puy-de-Dôme aux papillomavirus ?

Avant de commencer, les intervenantes anticipent les rires gênés ou les moqueries, mais surtout certaines douleurs que peuvent éveiller ce genre d’interventions. "Au-delà de la vie sexuelle, nous allons parler de cancer. Ceux qui ont perdu quelqu’un de cette maladie et qui ne se sentent pas bien pourront sortir si c’est trop compliqué", rassurent Noée Perrin et Mallory Verbeck. La jeune psychologue et la chargée de prévention et d’animation faisaient une halte lundi et mardi dernier, au lycée professionnel Germaine-Tillion à Thiers pour sensibiliser les élèves contre les HPV (humain papillomavirus) ou papillomavirus, des infections sexuellement transmissibles qui sont la cause de près de 6.400 cas de cancers par an.

180 élèves sensibilisés sur deux jours

À bord d’un grand bus floqué aux couleurs de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, elles sillonnent le territoire et accueillent les élèves par petits groupes dans leur outil itinérant. "L’idée est de les sortir de la salle de classe, qu’ils se sentent en sécurité et libres de prendre la parole", rebondit Caroline Guelon, conseillère régionale.

Des infections qui concerneraient seulement les femmes, le cancer du col de l’utérus comme seule conséquence… Les papillomavirus sont les infections sexuellement transmissibles les plus courantes, pourtant très mal connues et victimes de nombreux préjugés. "Le rôle de l’école est d’informer et de sensibiliser les jeunes sur des sujets qui sont très souvent très tabous en famille", poursuit Xavier Maillet, le proviseur du lycée.

Insister sur l'importance de la vaccination

Au total, quatorze créneaux ont été réservés pour le lycée professionnel, et 180 élèves ont participé à l’intervention en deux jours. À travers un quiz auquel ils ont répondu en équipe, les jeunes ont appris à différencier l’infection de la maladie, comment elle est transmise, quels sont les symptômes et par quel moyen empêcher qu’elle ne se développe. "Je ne savais pas que les papillomavirus pouvaient se transmettre aussi par la bouche lorsqu’elle est en contact avec les parties génitales", reconnaît une élève.

Pour les deux intervenantes, l’objectif de cette campagne de sensibilisation auprès des jeunes est surtout de rappeler l’importance de la vaccination possible jusqu’à 19 ans révolus (veille du vingtième anniversaire). "Au moins, ils doivent savoir reconnaître les signes de l’infection et vers qui se tourner pour le dépistage", développe Mallory Verbeck.Au total, les deux intervenantes visiteront 15 collèges et lycées pour sensibiliser 5.000 élèves avant la fin de la phase pilote en juin. "En espérant que l’opération soit renouvelée l’année prochaine", termine Noée Perrin.

C’est quoi ? Les papillomavirus humains sont un ensemble de virus. Il en existe plus de 200 types, dont 40 infectent la peau et les muqueuses (apparition de petites verrues, lésions bénignes sur et autour des organes génitaux ou de l’anus) et 12 peuvent entraîner des cancers du col de l’utérus, mais aussi de la vulve, du vagin, du pénis, ainsi que de l’anus, la gorge ou la bouche.Comment ça se transmet ? Les HPV sont des infections sexuellement transmissibles parmi les plus fréquentes et les plus contagieuses. Elles peuvent se transmettre dès les premières relations sexuelles, mais aussi par de simples caresses intimes. Le préservatif, meilleure protection contre les autres IST, ne suffit donc pas pour se protéger contre les HPV.

Angèle Broquère