Clermont Foot : victoire impérative face au Havre... pour espérer encore un peu
C’est un souffle quasiment inaudible. Un râle qui confère même à l’agonie pour les plus défaitistes, qui ne croient d’ores et déjà plus à un réveil. Tel apparaît, sans fard, l’état du Clermont Foot au lendemain de sa quatorzième défaite en vingt-cinq rencontres de Ligue 1 à Metz dimanche dernier (1-0). Pour beaucoup, celle de trop. Celle qui pose de façon quasi certaine les bases d’une reprise en L2 dans moins de quatre mois au terme d’un calvaire qui sera allé de Charybde en Scylla.
« Non ! », continue de croire, en tout cas de clamer, Pascal Gastien. Un coach qui oscille entre la foi du charbonnier et le crépuscule de celui qui refuse de partir sur un couac qui, clairement, viendrait entacher un parcours jusque-là sans faute à la tête de l’équipe depuis bientôt huit ans.
Alors, sérieusement, Clermont a-t-il encore une chance de s’en sortir au-delà des statistiques et de l’arithmétique qui l’envoient déjà dormir à l’hôtel des Flots Gris à Dunkerque, ou le long du périphérique avant d’y affronter le Paris FC dans l’anonymat de Charléty ? Le fil est on ne peut plus ténu. Trop longtemps, l’équipe s’est adossée à cette nécessité de victoires en série pour décoller. Elles ne sont jamais venues. Pire, ses adversaires directs ont réussi, peu ou prou, à enquiller ici et là quelques succès qui ont creusé un gouffre au classement.
Six points, sinon rien !Mais là, c’est bien la dernière carte, et même les deux dernières, que Clermont abat concomitamment et paradoxalement ce mois-ci en recevant coup sur coup Le Havre ce dimanche et Toulouse à la fin du mois (*). Les deux sont intimement corrélées. C’est six points, sinon rien ! Mais tout commence aujourd'hui. Là où, paradoxalement, tout s’arrêtera si Clermont ne l’emporte pas. Ce dimanche après-midi, face à Bayo, Delmas et les autres, les joueurs du duo Gastien-Bichard disputent peut-être le dernier match à enjeu du reste de leur saison en Ligue 1. Et il en ira de même contre le Téfécé si victoire il y a ce dimanche.
« On a privilégié la notion de plaisir collectif et les gars sont toujours réceptifs », disait encore Sébastien Bichard au sortir d’une nouvelle séance rythmée. Et c’est vrai que ce groupe donne de la voix, presque de la joie et qu’il ne semble pas encore se considérer comme condamné. Un axiome que confirme le jeune Keïta : « On ne parle pas de L2 entre nous ! ».
Marquer, marquer, marquer…Mais pour seulement continuer à rester en vie, il faudra marquer. Ce que le Clermont Foot ne sait pas, ne sait plus faire. Une « question de confiance » plus qu’autre chose, veulent croire les coachs qui ont multiplié les ateliers plus ou moins ludiques devant le but. À eux et à leurs coéquipiers de trouver cette force de gagner deux fois de suite là où ils ne l’ont fait que trois fois en huit mois…
Sur le papier, c’est osé. D’autant que cela ne donnera aucune certitude pour la suite. Mais c’est le deal à conclure a minima pour rester en vie. La vie du Clermont Foot, qui se poursuivra, ne se joue pas aujourd’hui. Mais sa place en L1 en dépend, sans aucun filet de secours. Sinon, le souffle s’éteindra.
(*) Il y aura une trêve entre les deux.
Valéry Lefort