Coupe de France : porté par le Chaudron, Le Puy Foot sort par la grande porte face à Rennes
Avant même que le coup d’envoi ne soit donné, le petit poucet avait réussi son pari. Le Chaudron avait délaissé ses mythiques couleurs vertes, le temps d’une soirée, pour se parer de bleu ciel. Malgré l’élimination, joueurs comme spectateurs ont été à la hauteur pour ce tout premier quart de finale de Coupe de France de l’histoire du Puy Foot.
Poussé par quelques milliers de supporters au stade Massot, lors des deux tours précédents, Le Puy Foot avait basculé dans une autre dimension ce jeudi 29 février. À une heure du coup d’envoi, le ton était donné par un Kop nord bien garni. Des huées accompagnaient l’entrée de Steve Mandanda et des gardiens rennais sur la pelouse. Tandis que les pensionnaires de National 2 étaient acclamés lors de leurs premières foulées à l’échauffement.
« Une première victoire d’avoir rempli le stade »C’est une première victoire pour nous d’avoir rempli le stade Geoffroy-Guichard. On doit remercier tous les Altiligériens et le peuple stéphanois qui ont fait le déplacement », saluait Stéphane Dief, à quelques minutes du coup d’envoi, au micro de beIN Sports. Interrogé par l’ancien international français Luis Fernandez, le technicien insistait sur l’importance du douzième homme au moment d’aborder un tel rendez-vous. « J’ai insisté en avant-match sur ce que l’on devait transmettre dans le stade. Notre premier objectif, avant de parler de qualification, doit être d’emmener le public avec nous. Pour ça, il faudra des efforts, des courses et nous ne devrons surtout pas être inhibés par l’événement. J’espère que nous serons capables de faire bouillir le Chaudron, parce qu’il y a de la ressource », lançait l’entraîneur.
Il ne croyait pas si bien dire. Quelques secondes avant le coup d’envoi, tout le stade reprenait en chœur des « Allez Le Puy », alors que le portier ponot, Matis Carvalho, haranguait le public. L’ambiance montait encore d’un cran, dans les premiers instants de la rencontre, quand les joueurs amateurs parvenaient à s’approcher de la cage du septième de Ligue 1.
Le Chaudron n’a jamais lâché le petit poucet, même lorsqu’il était mené de deux butsMalgré l’ouverture du score rapide des professionnels, à la neuvième minute sur corner par Theate, les supporters ne lâchaient pas leurs chouchous. Bien au contraire. Le speaker était même obligé d’intervenir pour demander à certains d’entre eux de stopper l’utilisation de lasers qui venaient perturber les joueurs. Le Puy n’avait pas perdu le fil de la rencontre et comme avait demandé son entraîneur, il parvenait à s’appuyer sur le douzième homme pour enflammer cette rencontre. En première période, le Chaudron était prêt à exploser à plusieurs reprises. Notamment sur la frappe de Jules Meyer, stoppée par le gardien, puis sur une demi-volée de Mehdi Beneddine que tout le monde voyait déjà au fond des filets.
À la pause, les Ciel et Blanc avaient encore le droit de rêver. Dans les gradins, en tout cas, tout le monde y croyait. En témoignaient les chants qui descendaient et les drapeaux agités pour raccompagner les héros de la Coupe aux vestiaires. Malheureusement, les Bretons faisaient le break dès le début de la seconde période, sur penalty. Et les spectateurs ne se privaient pas de manifester leur désaccord et mécontentement. Après ce gros coup derrière la tête, les kops continuaient de se répondre et tout le peuple ciel et blanc était récompensé. Le volcan Geoffroy-Guichard entrait en éruption sur la réduction de l’écart de Bryan Adinany, juste après l’heure de jeu. Plus les minutes passaient, plus les partenaires de Mehdi Beneddine appuyaient. L’espoir avait nettement grandi et Geoffroy-Guichard passait en mode « Bombonera ».
Après le troisième but rennais, à dix minutes du terme, la messe était dite. Mais une atmosphère incroyable continuait de régner dans cette enceinte mythique du football français. Les spectateurs, en connaisseurs, ne manquaient pas de saluer l’incroyable parcours des amateurs. Et le parcage rennais, garni par 200 spectateurs, venait conclure cette belle soirée par des chants en l’honneur des Ponots.
Les 31.414 spectateurs étaient tous unanimes : Le Puy Foot méritait bien d’être acclamé.
Lucas Jacquet