« Ici, le bruit de la rivière est apaisant », témoigne un riverain de la Couze Chambon à Murol (Puy-de-Dôme)
Dans le Puy-de-Dôme au sortir du lac Chambon, la rivière éponyme entame sa longue descente entre espaces naturels et urbains vers Murol, Saint-Nectaire…
La Couze Chambon façonne un paysage tout en courbes au pied de la forteresse de Murol. Au hameau des Ballats, des habitations côtoient la rivière au point d’en avoir fait le moteur de leur activité économique. Certaines ont disparu. D’autres se sont créées, directement ou indirectement avec le cours d’eau. Pascal Witz est propriétaire d’un ancien moulin construit sur la Couze. Lorsqu’il en a fait l’acquisition il y a 25 ans, la bâtisse du 19e siècle était en piteux état.
Une vie paisible au bord de l'eau« Il n’y avait que les quatre murs », se souvient-il. Le charme de la construction en pierre, de cette arche voûtée laissant à la rivière sa liberté de cheminement et le bruit de l’eau finissent de le convaincre. « Ici, ce qui me plaît, c’est le calme, le bruit de la rivière est apaisant », explique le chef d’entreprise de 58 ans.
Quand la rivière grondeDe fait, le son des véhicules qui empruntent quotidiennement la RD 996 en direction du lac Chambon n’occasionne aucune gêne. Le cadre est bucolique. La nature verdoyante. Toutefois, résider au-dessus d’une rivière peut aussi avoir un inconvénient.
Murol, Les Ruchers du SAncy, créés par Coralie et Jérôme Sarliève.
Des fois, c’est compliqué. Le sous-sol peut être inondé sous 30 cm d’eau en cas de crue, surtout s’il y a des orages dans la vallée de Chaudefour et que le lac Chambon est à son maximum, comme en ce moment.
Il se remémore justement l’inondation survenue il y a une vingtaine d’années, quand la rivière gonflée par des pluies diluviennes s’écoulait de chaque côté de l’ancien moulin. « La Couze grondait, on était sur une île », se souvient-il. Plus bas, ce sont les abeilles de Coralie et Jérôme Sarliève qui s’accommodent des caprices de la rivière. Quelques ruches dites de « découverte », pour une clientèle touristique, sont installées sur la rive opposée aux Ruchers du Sancy.
Les abeilles viennent boire à la rivièreIl faut franchir un petit pont pour rejoindre les locaux de l’entreprise et la demeure des apiculteurs. La proximité de la rivière s’est imposée d’elle-même. « Le bruit de la rivière est reposant, nous sommes tranquilles », confirme la jeune femme qui a récemment quitté le col de la croix Saint-Robert, situé entre Besse et Le Mont-Dore, afin de développer son entreprise ici.
Et l’eau est une richesse pour les abeilles qui viennent y boire.
Il y a certes de l’humidité apportée par le cours d’eau. Certains hivers, « ça ne dégèle pas beaucoup », admet l’apicultrice. Mais le cadre champêtre l’emporte sur ces désagréments saisonniers. Nous quittons la commune de Murol pour rejoindre Saint-Nectaire où l’eau est omniprésente.
La Couze Chambon serpente entre le relief et les architectures dédiées au thermalisme et poursuit son chemin jusqu’à Saillant où une curiosité attire les touristes : la cascade. Un couple admire le site et prend immédiatement un selfie avec la chute d’eau en toile de fond.
La cascade de Saillant, près de Saint-Nectaire.
Un décor que Franck Duszynski et Rose-Hélène Rousseau admirent chaque jour depuis leur terrasse. Là aussi, l’ancien moulin du village a été reconverti en résidence principale. Rose-Hélène est sophrologue, et la rivière toute proche a nécessité une réflexion. Il y a deux ans lorsqu’elle a commencé son activité, elle ne savait pas si le bruit de la Couze allait ou non perturber sa clientèle. « La présence de la rivière est apaisante en fait, et vivre ici nous rend humble avec la nature. »
Pablo Rubio, un de leurs amis, est justement de passage.
La première fois que je suis venu, j’avais l’impression que le son de la cascade emplissait tout l’espace sonore. Et à présent, je trouve ça reposant.
L’hiver, lorsque le niveau de la rivière est conséquent, l’eau peut atteindre un mètre et plus, et noyer partiellement une cave de la maison. Mais à les écouter, posséder un accès privilégié à la rivière reste bel et bien une aubaine.
David Allignon