Présidence de la LNR : une élection sous fond de poker menteur
Parler de grand flou relève du doux euphémisme quand il s’agit de l’élection à la LNR, institution bien portante ayant fait ses preuves sur la durée et du temps des deux mandats de Paul Goze dont la présidence prend fin ce mardi 23 mars.
Le rugby professionnel des clubs français se porte bien, comme en atteste le dernier appel d’offres des droits TV, qui va porter la manne annuelle du diffuseur à 113 M€ de 2023 à 2027 (au lieu de 97 M€ actuellement). Et cette bonne santé économique, ajoutée à l’aspect purement politique, attire forcément les convoitises.
Quel poids va avoir la Fédération ?Quel sera le rôle de la FFR de Bernard Laporte dans cette élection ? Ce matin, officiellement, seuls René Bouscatel et Vincent Merling prétendent à la succession de Paul Goze. Mais, pour y parvenir, les deux hommes doivent déjà être élus au Comité Directeur, ce qui n’est pas forcément gagné d’avance.
Lundi soir, comme le veut la tradition, une réunion (à Paris) de tous les clubs s’est tenue pour que chacun fasse part de son choix.
René Bouscatel (à droite), l'ancien président du Stade Toulousain (ici en 2016 avec MM. de Cromières et Fartaria) est le candidat surprise de ces élections à la LNR. Photo Francis Campagnoni
Seulement, rien ne dit que tous les masques soient vraiment tombés lors de cet échange qui ressemble souvent à un énorme poker menteur, où des clubs peuvent dire « blanc » le soir et voter « noir » le lendemain.
La nuit des longs couteaux...Rarement la pression et l’incertitude n’ont été aussi prégnantes, au point que le président sortant s’est senti obligé de battre le rappel, penchant apparemment du côté du Rochelais Merling, dont la défense des clubs est le leitmotiv. L’ASM et son président Guillon penche également de ce côté, ce qui ne semble pas du tout être le cas de la FFR…
L’ancien président toulousain Bouscatel, candidat surprise et un peu de la dernière heure, a su rassembler des partisans, il se pourrait même qu’il soit soutenu par l’essentiel des « sympathisants » de la Fédération.
On saura ce midi vers quel côté va la fumée blanche, Merling ou Bouscatel. A moins qu’un troisième homme sorte du bois où les petits arrangements se font dans l’ombre… où sont parfois lancés aussi des couteaux dans le dos.
Elections à la LNR : les 3 collègesPersonnalités qualifiées (4 postes à pourvoir). René Bouscatel, Marc Chérèque, Fabien Gilot, Paul Goze, Didier Guillaume, Arnaud Lepinois, Thierry Perez, François Pesenti, Thomas Savare, Lucien Simon, Alain Tingaud.Clubs Top 14 (6 postes). Jessica Casanova (MHR), Jean-François Fonteneau (Agen), Didier Lacroix (Toulouse), Bernard Lemaitre (RCT), Thomas Lombard (Stade Français), Vincent Merling (La Rochelle), Bernard Pontneau (Pau), Pierre-Yves Revol (Castres), Yann Roubert (LOU), Patrick Serrière (RCF).Clubs Pro D2 (4 postes). Jean-Baptiste Aldigé (BO), Laurent Beaugiraud (Valence), Frédéric Calamel (Carcassonne), Jean-Robert Cazeaux (Mont-de-Marsan), François Coville (Vannes), Régis Dumange (Nevers), Thierry Emin (Oyonnax), Christian Millette (Aurillac), François Rivière (USAP).
Christophe Buron