Condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour une série d'agressions sexuelles
Poursuivi pour une série d’agressions sexuelles commises entre 2017 et 2019, dans le Puy-de-Dôme, sur sa fille, sa nièce, mais aussi sur de jeunes licenciées d’un club de gym, un homme de 65 ans a été condamné à cinq ans de prison ferme et dix ans de suivi sociojudiciaire, ce jeudi, par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (1).
« J’ai cette déviance. Il faut que je me soigne ». Cette phrase, prononcée en toute fin d’audience, ce jeudi soir, devant le tribunal correctionnel clermontois, résonnait, sinon comme un aveu, du moins comme une forme de confession.
Cet homme de 65 ans, en détention provisoire depuis un an et demi, devait répondre de plusieurs agressions sexuelles commises entre 2017 et 2019, dans deux communes du massif du Sancy, sur sa fille aujourd’hui âgée de 5 ans et demi, sur sa nièce de 7 ans, mais aussi sur six licenciées du club de gymnastique de Rochefort-Montagne (où il était alors entraîneur), âgée d’une dizaine d’années au moment des faits.
Le sexagénaire devait également s’expliquer sur le contenu de son ordinateur et de son téléphone portable, qui ont révélé la fréquentation régulière de sites pédopornographiques.
Il admet finalement avoir « cédé à des pulsions »Pressé de questions par le président Charles Gouilhers, le prévenu finit par admettre, non sans quelques contorsions rhétoriques, avoir « commis l’irréparable » sur sa fille et sa nièce, après avoir « cédé à des pulsions ». Mais il réfute avoir eu des gestes déplacés – notamment en les tenant par les fesses – à l’égard des jeunes gymnastes dont il avait la charge, évoquant la thèse d’une mystérieuse vengeance ourdie par les parents des victimes, voire les victimes elles-mêmes…
Les trois avocats des parties civiles – Mes Manon Cherasse, Karine Léchelon et Fabrice Barichard (du barreau de Grenoble) – ont tour à tour dénoncé le comportement « d’un homme qui n’a jamais eu le moindre mot d’excuse pour ses victimes », « qui manipule et travestit la réalité » et pour qui « tout le monde ment, sauf lui ».
« On se retrouve en face d'un prédateur sexuel, d'un homme dont les experts décrivent le "profil pédophilique structuré", attiré par les très jeunes enfants »
Tout en rappelant le passé judiciaire « effrayant » du sexagénaire (2), le procureur de la République, Emmanuelle Cano, a dépeint « un prédateur sexuel, au profil pédophilique structuré, dont l’impunité doit cesser ». Elle a requis sept ans de prison et cinq ans de suivi sociojudiciaire.
« On le condamne moralement, avant même de le faire pénalement »« Les faits reprochés à mon client font de lui un personnage détestable, qu’on condamne moralement avant même de le faire pénalement, quoi qu’il puisse dire », a ensuite estimé Me Jean-François Canis en défense, présentant un homme « dépassé par son attirance pathologique pour les enfants, mais qui cherche à la comprendre et doit avant tout être soigné ».
Christian Lefèvre
(1) Il pourrait être amené à effectuer trois ans supplémentaires de détention s'il n'observait pas les obligations liées à ce suivi. Il lui est par ailleurs interdit, de façon définitive, d'exercer une activité bénévole ou professionnelle en rapport avec des mineurs. Enfin, le tribunal a prononcé le retrait total de son autorité parentale.
(2) Il a déjà été condamné pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, en 1996 (dix-huit mois de prison, dont quinze assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve) et 2001 (deux ans et demi de détention), mais aussi pour viols sur mineure de 15 ans, en 2009, par la cour d’assises d’appel de Haute-Loire. Il avait alors écopé de dix ans de réclusion criminelle. Il était sorti de détention en 2012 et placé sous surveillance électronique, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2015.
Identité. Nous ne publions pas le nom de l’auteur de ces faits afin de préserver l’anonymat des victimes mineures, dont celui de sa fille, qui porte le même patronyme que lui.